6 février, 2014Les syndicats irakiens, menés par la fédération irakienne des syndicats du pétrole (IFOU) affiliée à IndustriALL, continuent de demander au Parlement d’adopter une législation juste du travail et des syndicats avant la fin de sa session actuelle qui se termine en juin. Les travailleurs et travailleuses du pétrole envisage une nouvelle action pour soutenir ces demandes.
Tous les syndicats irakiens affiliés à IndustriALL aux côtés d’autres syndicats continuent de faire pression sur le Parlement pour qu’il adopte, de toute urgence, des lois justes respectant les règles de l’OIT relatives au travail et aux syndicats.
Bien que la dernière constitution du pays reconnaisse les droits des travailleurs et travailleuses et le droit de se syndiquer, il faut constater que sans une nouvelle législation sur le travail, le gouvernement et les tribunaux continuent d’appliquer la législation scandaleuse de l’époque de Saddam qui interdit les syndicats dans le secteur public et compromet sérieusement la capacité des syndicats à exercer les droits les plus essentiels.
Il y a actuellement trois différentes versions des lois concernant le travail et les syndicats aux différents stades du processus législatif. Au cours d’une série de réunions, dont une conférence de cinq jours avec une participation internationale qui a eu lieu en novembre 2013 à Erbil, les syndicats ont rencontré des délégations gouvernementales avec lesquelles ils ont eu des discussions approfondies sur un projet de législation, dont une version pleinement compatible avec les règles de l’OIT élaborée par les syndicats.
IndustriALL a lancé une campagne sur Internet pour soutenir ces revendications et a également exercé des pressions sur la représentation du gouvernement irakien à Genève.
L’essentiel pour les syndicats est que la législation respectant les règles de l’OIT concernant les syndicats doit s’appliquer à tous les salariés du secteur public et reconnaître la réalité actuelle du pluralisme syndical.
Le secrétaire général de IndustriALL Global Union, Jyrki Raina, a déclaré:
Il est temps actuellement de mettre fin aux lois anciennes datant de l’époque de Saddam Hussein que l’on continue d’employer contre l’organisation syndicale, et de les reléguer finalement aux oubliettes de l’histoire pour entamer une nouvelle ère de respect des droits syndicaux.
Cependant, il est maintenant clair que les versions présentées finalement par la commission parlementaire du travail avec le soutien du gouvernement restent restrictives dans le domaine des droits des travailleurs et travailleuses et continuent de refuser le droit de se syndiquer aux salariés du secteur public.
Hashmeya Muhsin al-Saadawi, dirigeant du syndicat des travailleurs du service public d’électricité, a déclaré:
Le nouveau projet de législation du travail ne contient pas d’améliorations notables par rapport aux lois anciennes. En outre, l’insistance d’exclure les salariés du secteur public de la nouvelle législation lui fera seulement couvrir moins de 25% de la main-d’œuvre totale en Irak. Nous devons avoir des lois justes qui s’appliquent à tous les travailleurs et travailleuses d’Irak sans exception.
Les travailleurs du pétrole ont poursuivi leurs revendications. Des centaines de personnes employées par la South Oil Company (SOC) ont protesté pendant tout le mois de décembre.
Le dirigeant du syndicat irakien des travailleurs du pétrole, Hassan Juma’a, a déclaré:
IL est regrettable que le projet actuel de législation en discussion actuellement au Parlement contienne de nombreuses lacunes. Les syndicats et les fédérations d’Irak ont fait part de leurs observations et de leurs commentaires, mais il faut constater avec tristesse que le Parlement n’en a pas encore tenu compte. Tout comme pour la loi sur la liberté syndicale et après tant d’efforts pour conclure un accord avec la commission parlementaire sur la main-d’œuvre, nous assistons maintenant à une conspiration visant à retirer le projet du Parlement. Et cela du fait que certains groupes politiques sont opposés au pluralisme syndical. Nous demandons aux organisations internationales de faire pression sur le Parlement pour qu’il approuve d’inclure les salariés du secteur public dans le projet de loi.
Se reporter à la lettre du 5 février du secrétaire général de IndustriALL Raina aux législateurs irakiens.