13 novembre, 2012Le mouvement syndical international conteste le régime militaire à Fidji et exige la fin de l’élimination des droits des travailleurs et travailleuses reconnus internationalement.
Malgré des avertissements pour que ce régime mette fin aux attaques contre les syndicalistes, IndustriALL Global Union et la Fédération internationale des ouvriers du transport (FIOT) demandent maintenant la tenue d’audiences par les représentants des États-Unis au commerce.
Fidji se qualifie actuellement pour un système de préférences généralisées (SPG) des États-Unis. Le SPG assure une réduction importante des droits de douane pour l’entrée de certains produits de Fidji aux États-Unis. Cependant, au cours d’audiences tenues par les représentants des États-Unis au commerce et une citation pour une audience ultérieure, le syndicat American Federation of Labor & Congress of Industrial Organizations (AFL-CIO) a demandé la suspension de Fidji de la liste des pays en développement bénéficiaires. La suspension proposée resterait en vigueur à moins que le gouvernement intérimaire de Fidji n’entreprenne immédiatement des démarches convaincantes pour mettre fin aux inquiétudes soulevées dans la pétition et les citations antérieures et ultérieures à l’audience.
Dans le cadre d’une nouvelle action coordonnée, IndustriALL et la FIOT ont informé les représentants des États-Unis au commerce de leur soutien énergique à la pétition de AFL-CIO. IndustriALL et la FIOT ont également écrit au régime fidjien pour exprimer leur inquiétude concernant l’impact d’une suspension sur les travailleurs et travailleuses dans le secteur de la fabrication industrielle au cas où le gouvernement continuerait d’ignorer les avertissements et refuserait de mettre fin à ses infractions aux droits.
Ces abus ont été signalés dans des rapports sur les menaces proférées agressivement contre des syndicalistes, de même que la surveillance exercée par la police et les militaires pour obtenir des renseignements sur les activités syndicales. Les autorités de Fidji demandent que les réunions syndicales organisées dans un lieu public fassent obligatoirement l’objet de la délivrance d’une autorisation, qui stipule souvent la présence de la police.
Les attaques contre les syndicalistes à Fidji sont dénoncées avec documents à l’appui dans des rapports de l’Organisation internationale du Travail (OIT), du Comité de la liberté syndicale et du Comité des experts. La CSI a également coordonné des lettres et des actions de protestation contre ces attaques et continue de mener une campagne mondiale.
Jyrki Raina, secrétaire général de IndustriALL affirme de son côté: “Cette campagne concerne la question fondamentale des droits de la personne et des droits des travailleurs et travailleuses. IndustriALL et nos autres partenaires dans le monde n’abandonneront pas ce combat. Nous allons demander au mouvement syndical international d’afficher la même volonté que nos camarades des syndicats fidjiens pour obtenir un changement et le retour des droits des travailleurs et travailleuses qui ont été systématiquement éliminés”.
Les syndicats fidjiens représentent les travailleurs et travailleuses de nombreux secteurs importants comme le textile, le sucre et les mines. IndustriALL va également contrôler de près les entreprises multinationales qui cherchent à réaliser des investissements à Fidji, et faire aussi campagne pour un moratoire jusqu’au rétablissement des droits des travailleurs et travailleuses.