28 octobre, 2014Les travailleurs marocains de tous les secteurs privés et publics mènent une grève générale de 24 heures ce 29 octobre pour protester contre la mise à l’écart des syndicats d’importantes décisions concernant les politiques du travail.
La frustration est grande au sein du mouvement syndical marocain après que le gouvernement a refusé tout dialogue social concernant une série de questions fondamentales relevant du monde du travail. Ces problématiques comprennent les salaires, les conditions de travail, les pensions et les prestations sociales dans un contexte de grave réduction du pouvoir d’achat, à mesure que les frais liés aux transports, services et fournitures des régies publiques s’accroissent.
Le refus du gouvernement d’entamer un dialogue avec les syndicats sur ces questions fondamentales est une violation de la législation nationale du travail ainsi que des normes de l’OIT.
Le Secrétaire général d’IndustriALL Jyrki Raina a écrit aux affiliés marocains :
Nous affirmons fermement notre solidarité avec les travailleurs marocains dans le cadre de leur grève nationale, qui a lieu ce 29 octobre, et appelons le gouvernement à s’asseoir à la table avec les syndicats pour négocier collectivement des matières qui sont d’une importance fondamentale aussi bien pour les travailleurs que pour l’ensemble des citoyens, comme les salaires, les conditions de travail, le Fonds d’Intervention et le Fonds National de Pension.
IndustriALL appelle le gouvernement du Maroc à prendre en compte sans le moindre délai les préoccupations et revendications légitimes des travailleurs marocains.
L’appel à la grève est lancé et coordonné par les trois grandes centrales syndicales du pays : l’Union Marocaine du Travail (UMT), la Confédération Démocratique du Travail (CDT) et la Fédération Démocratique du Travail (FDT).
Le gouvernement marocain est soumis à la pression de ses créanciers internationaux, par le biais du Fonds monétaire international, pour couper dans les dépenses publiques et appliquer des réformes à l’encontre des travailleurs dans les domaines des pensions et des prestations sociales. Mais le message fort et unitaire lancé par la grève générale est que ces réformes rétrogrades ne soient pas intégrées dans le budget 2015.
La plupart des subsides mis en danger à l’heure actuelle sont ceux obtenus par le mouvement social de 2011 dans le cadre du Printemps arabe. Les dépenses engagées par le gouvernement ont maintenu le régime en place alors que les autocrates des pays voisins étaient déchus du pouvoir.
“Nous avons été les premiers à vouloir des réformes, mais il appartient au gouvernement d’en supporter le coût, car les travailleurs n’ont pas à payer pour les erreurs des gestionnaires,” indique Miloudi Moukharik, leader du plus grand syndicat marocain, l’UMT.
Envoyez des messages de solidarité aux affiliés d’IndustriALL du Maroc via ce lien.