10 octobre, 2021Le 3e Congrès d'IndustriALL, qui s'est tenu en septembre, a adopté une résolution de solidarité avec les affiliés indonésiens, contre la Loi multiple sur la création d'emplois, qui est la cause de troubles depuis sa promulgation, en janvier 2020.
Depuis son entrée en vigueur, le salaire minimum sectoriel est supprimé, un recours excessif à l'externalisation est autorisé et les primes de licenciement nominales ont été réduites.
Dans une lettre au Président Joko Widodo, IndustriALL demande l'annulation de la Loi multiple.
Son secrétaire général, Atle Høie, commente :
"Nous exhortons le Président Joko Widodo à prendre notre message au sérieux. Cette demande résulte d'une résolution majeure votée par le 3e Congrès d'IndustriALL, le 15 septembre. Plus de 3.000 délégués représentant 50 millions de travailleurs des industries manufacturières du monde entier ont réclamé à l'unanimité l'annulation de la Loi multiple."
IndustriALL appelle ses affiliés à soutenir sa campagne en envoyant sa lettre-type au président indonésien et aux ambassades d'Indonésie.
Les syndicats indonésiens protestent contre la Loi multiple depuis près de deux ans.
Le 2 septembre, la Confédération indonésienne des syndicat (KSPI) a mobilisé des milliers d'adhérents d'un millier d'entreprises de 24 provinces contre la loi. Cinq affiliés d'IndustriALL ont participé aux rassemblements.
Saïd Iqbal, le président du conseil national de la Fédération des syndicats de travailleurs indonésiens de la métallurgie (FSPMI), déclare :
"Nous sollicitons un soutien international. La Loi multiple fait reculer les droits constitutionnels des travailleurs et le mouvement syndical indonésien poursuivra la lutte jusqu'à ce que la loi soit abrogée."
La Cour constitutionnelle indonésienne a regroupé les six recours introduits contre la Loi multiple en une seule procédure, y compris les trois déposés par la KSPI, la KSPSI, la Confédération syndicale panindonésienne (KSBSI) et le Mouvement national pour la protection sociale (GEKANAS).
Lors de l'audience du 23 septembre, il a été révélé que le texte de la loi et les rapports techniques n'avaient pas été communiqués aux représentants des autorités académiques et des ministères concernés pendant les discussions en groupes d'experts.
La Loi multiple a aussi eu un effet de catalyseur du changement dans le paysage politique indonésien. Les 4 et 5 octobre, plus de 50 fédérations et confédérations syndicales ont donné un souffle nouveau au Parti du travail indonésien. Saïd Iqbal a été élu à la présidence et son secrétaire général est le vice-président de la KSPSI et du CEMWU, Ferri Nurzali.