12 décembre, 201713 décembre ***DERNIÈRE NOUVELLE*** IndustriALL est soulagé d'apprendre que les deux dirigeants syndicaux algériens arrêtés le 12 décembre ont été remis en liberté. Mais la répression organisée par le gouvernement contre leur syndicat, SNATEGS, continue.
IndustriALL Global Union réclame la libération immédiate de deux dirigeants de son affilié algérien, le SNATEGS, qui ont été arrêtés aujourd'hui, mardi 12 décembre.
Abdelkader Koufi, Secrétaire général du syndicat du pétrole et de l'électricité SNATEGS, et Mohamed Al Amin Sulimani, Président du comité national Jeunesse du syndicat, ont été arrêtés ce jour, alors qu'ils participaient à une manifestation pacifique contre la dissolution illégale et frauduleuse du syndicat par le gouvernement.
D'après des témoins, les deux hommes ont été agressés par des policiers qui les ont frappés avec des matraques électriques et les ont fait éteindre leurs téléphones.
Cette action de protestation s'est produite alors que le ministre du Travail donnait une conférence de presse pour justifier son annonce du 3 décembre selon laquelle le SNATEGS s'était dissous spontanément lors d'une assemblée de ses membres.
Or, la direction du SNATEGS conteste cette affirmation avec virulence. Aucun de ses dirigeants n'a connaissance d'une telle assemblée. En outre, elle n'aurait pas été habilitée à dissoudre le syndicat, une décision qui, suivant ses statuts, ne peut être prise qu'en congrès national.
Depuis l'annonce de sa dissolution par le ministère, les comptes bancaires du syndicat sont bloqués.
Le Président du SNATEGS, Raouf Mellal, a déclaré :
"La vérité est que le ministère du Travail veut à tout prix dissoudre notre syndicat parce que le SNATEGS est le premier syndicat indépendant créé dans le secteur économique en Algérie. Nous nous battons pour la liberté des travailleurs de l'économie et de l'industrie en Algérie."
IndustriALL a écrit le 11 décembre au ministre algérien du Travail et de la Sécurité sociale en appelant le gouvernement à annuler la dissolution illicite du syndicat. L'action du ministère ne fait pas qu'enfreindre la législation nationale, elle témoigne aussi d'une ingérence manifeste du gouvernement dans les affaires intérieures du syndicat, violant ainsi la convention n° 87 de l'OIT que l'Algérie a ratifiée en 1962.
Pour le Secrétaire général d'IndustriALL, Valter Sanches :
"Nous réclamons la libération immédiate de nos affiliés algériens qui n'ont rien fait qui justifie cette décision. Il faut que leur sécurité personnelle et les droits de l'homme soient garantis. IndustriALL soutiendra le SNATEGS tant que le gouvernement algérien harcèlera et intimidera ses membres et jusqu'à ce qu'il accepte qu'un mouvement syndical fort et indépendant est vital dans un société démocratique."
Depuis deux ans, le SNATEGS fait l'objet d'attaques incessantes des autorités algériennes. Le gouvernement a tenté de lui retirer son homologation en mai 2017 tandis que son Président, Raouf Mella, est sous le coup d'une condamnation à une peine de prison pour ses activités syndicales et de lanceur d'alerte contre la corruption à la compagnie publique d'électricité Sonelgaz.