24 février, 2016IndustriALL Global Union a organisé aujourd'hui un piquet devant le Comité international olympique (CIO) à Lausanne, en Suisse, pour protester contre le parrainage par Nissan des Jeux de 2016 qui auront lieu à Rio.
Nissan a enfreint les principes directeurs pour les sponsors des Jeux olympiques et paralympiques de Rio en pratiquant une discrimination antisyndicale agressive à son usine de Canton, dans l'État du Mississippi, où 6.000 travailleurs tentent de s'organiser avec notre affilié United Autoworkers' Union.
IndustriALL demande au CIO d'intervenir et exhorte le Comité organisateur des Jeux de Rio 2016 à demander à Nissan de remédier à la situation à son usine de Canton. Il appelle aussi le CIO à retirer Nissan de la liste des sponsors si le constructeur refuse d'adhérer aux critères de responsabilité sociale des Jeux de Rio.
Interrogé, la semaine dernière, au Parlement français sur la discrimination syndicale, le P-DG de Nissan, Carlos Ghosn, a prétendu que les travailleurs peuvent se syndiquer librement, quel que soit le pays.
Le Secrétaire général d'IndustriALL, Jyrki Raina, a contesté cette réponse de Carlos Ghosn dans un discours prononcé devant le siège du CIO, à Lausanne :
"Hé bien, M. Ghosn, je suis allé à Canton, dans le Mississippi, et ce n'est pas ce que m'ont raconté les travailleurs. Ils ont parlé d'intimidation, de menaces de licenciement, et même de fermeture de l'usine s'ils veulent un syndicat. Ce n'est pas ça la liberté syndicale, et c'est contraire aux règles de l'olympisme. C'est pourquoi Nissan ne mérite pas d'être sponsor des Jeux olympiques. Nous exigeons que Nissan change de comportement tout de suite; sans quoi on peut éteindre la flamme olympique pour Nissan."
Jyrki Raina et la délégation d'IndustriALL ont été reçus par Ben Seeley, Directeur du marketing et de la communication au CIO, qui a promis de communiquer la lettre dans laquelle IndustriALL exprime ses préoccupations au Président du CIO, Thomas Bach.
Cette action de solidarité vient après une manifestation de quelque 200 syndicalistes, le 18 février au Brésil. Des dirigeants syndicaux ont remis une lettre de protestation contre le comportement de Nissan à Canton aux organisateurs des Jeux olympiques de Rio 2016 qui débuteront au mois d'août.