11 septembre, 2014Une fois de plus, les syndicats de mineurs sont amenés à se recueillir en hommage à la disparition évitable de mineurs tués le 4 septembre dernier par la faute de procédures de sécurité laxistes et sous-financées.
Le dernier corps des cinq mineurs bosniaques a été ramené à la surface ce dimanche 7 septembre en fin de journée. Ces cinq travailleurs ont perdu la vie après qu’un tremblement de terre a provoqué un éboulement dans la mine de Raspotocje près de la ville de Zenica, qui se situe dans la partie centrale de la Bosnie-Herzégovine.
Le séisme d’une magnitude de 3,5 a provoqué des fractures dans la roche qui ont déclenché des explosions par la rupture de poches de gaz méthane inflammable. Les galeries éboulées ont pris au piège 34 mineurs, dont 29 ont été secourus dans les 24 heures qui ont suivi la catastrophe. La cérémonie d’hommage commune aux cinq mineurs disparus a eu lieu ce lundi à Zenica, en présence de milliers de personnes. Les cinq victimes ont ensuite été enterrées dans les cimetières de leurs villages environnants.
Raspotocje a la réputation d’être la mine la plus dangereuse de Bosnie, avec de fréquentes explosions et accidents. Cette exploitation extrait du charbon pour la plus grande compagnie d’électricité de Bosnie, EPBiH, et emploie 430 mineurs. Les autorités n’ont pas encore résolu la question de la sécurité depuis les dommages de guerre subis dans les années 1990.
La mine de Raspotocje est l’un des sept charbonnages fusionnés en 2009 par le gouvernement pour approvisionner les centrales au charbon de la compagnie d’électricité EPHiH. Dans le cadre de cet arrangement, EPBiH s’était engagé à investir plus de 70.000 euros en cinq ans pour améliorer les conditions de travail. Bien que cette somme a été effectivement dépensée, presque rien n’en est revenu à Raspotocje.
Le Secrétaire général d’IndustriALL Global Union Jyrki Raina a fait parvenir une lettre de condoléances à Sinan Husic, Président du Syndicat indépendant des Mineurs de la Fédération BIH, qui représente les travailleurs de cette mine :
Ceci constitue un triste rappel de l’importance d’assurer des conditions de travail saines et sûres aux mineurs partout dans le monde, en plein accord avec les législations nationales du travail et les normes internationales du travail fondamentales, en particulier la Convention 176 sur la Santé et la Sécurité dans les Mines de l’Organisation Internationale du Travail. Nous encourageons fermement le gouvernement de Bosnie-Herzégovine à mettre en œuvre son plan visant à améliorer le fonctionnement du charbonnage de Raspotocje et les conditions de travail qui y règnent.
Lorsque l’un de nous souffre, tout le monde souffre.