11 avril, 2013Ça suffit! Les syndicalistes colombiens continuent de vivre sous la menace constante d'un assassinat, dans un pays où 4.000 dirigeants syndicaux ont été assassinés depuis 25 ans. Le 1er avril, un groupe paramilitaire tristement célèbre a publié une liste de personnes à assassiner dont des dizaines de dirigeants syndicaux appartenant à la famille mondiale de IndustriALL.
Les syndicats du monde entier ont exprimé leur solidarité à leurs collègues colombiens depuis la publication rendue publique d’une déclaration du groupe paramilitaire d'extrême droite “Los Rastrojos” qui promet de “pourchasser et tuer” d'importants syndicalistes colombiens dont les noms se trouvent sur une liste de personnes à abattre.
Les relations industrielles sont tendue sur plusieurs sites importants d’entreprises minières et de fabrication industrielle en Colombie. Des groupes puissants qui bénéficient de l’affaiblissement syndical dans les négociations sont fortement soupçonnés d'être liés aux menaces de mort. La complicité des autorités de l'État au cours des années meurtrières pour les syndicalistes qui permet aux coupables de continuer à opérer avec impunité, doit être condamnée en termes non équivoques.
En 2012, plus de 280 menaces de mort ont été reçues par des syndicalistes en Colombie avec 20 meurtres. Déjà au cours des trois premiers mois de 2013, quatre assassinats ont été perpétrés.
Le 1er avril, la liste des personnes à abattre comprend un membre du comité exécutif de IndustriALL, Igor Diaz, président de Sintracarbon et président du conseil des affiliés de IndustriALL en Colombie. Diaz et trois de ses collègues de Sintracarbon, dont les noms se trouvent sur la liste, sont des personnalités centrales de leur communauté qui militent en faveur de la justice sociale et du mouvement démocratique. Le responsable syndical de Sintracarbon, Heli Arregoces Ibarra, a survécu à une tentative d'assassinat le 7 avril, quand deux hommes en moto ont tiré sur lui dans une rue de la ville de Riohacha.
IndustriALL s'inquiète également du fait que soient visés les dirigeants des autres organisations affiliées Sintrametal, Sintraelecol, Utramicol, USO, ainsi que leurs collègues de la centrale nationale CUT et du syndicat partenaire Sintramienergetica.
La direction de IndustriALL a fait état des graves préoccupations de l'organisation sur les infractions aux droits syndicaux dans le pays à la mission colombienne auprès des Nations unies à Genève, le 4 mars. Malgré les promesses de l'ambassadeur de Colombie sur l'action du gouvernement, la réalité est différente.
À part plusieurs syndicalistes, la liste des gens à abattre contient les noms de plusieurs personnes qui travaillent dans des ONG de défense des droits de la personne, des avocats, des chefs religieux et même un sénateur, qui tous militent en faveur de la justice sociale.
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