20 juin, 2013Un nouvel accord-cadre mondial (ACM) a été signé le 14 juin à Rome entre le groupe Enel, entreprise multinationale italienne des marchés énergétiques et gaziers, et IndustriALL Global Union, Public Service International (PSI) et les syndicats italiens.
Le nouvel ACM précise une série de lignes directrices visant à établir le dialogue social au niveau mondial considéré comme une approche très importante pour traiter les questions concernant les intérêts de l'entreprise comme ceux de ses salariés.
Selon le nouvel ACM, le groupe multinational a la responsabilité de respecter une série de principes fondamentaux contenus dans la déclaration universelle des droits de l'homme adopté par l'assemblée générale des Nations unies, les principes directeurs de l'ONU sur les entreprises et les droits de l'homme, les conventions fondamentales de l'Organisation internationale du Travail (OIT), la Déclaration de principes tripartite de l’OIT sur les entreprises multinationales et la politique sociale, et le Pacte mondial des Nations unies, ainsi que les principes directeurs de l'OCDE a l'intention des entreprises multinationales.
Les parties ont convenu que les principes contenus dans tous les instruments mentionnés ci-dessus sont considérés comme faisant partie de cet accord. Avec l’ACM, “Enel restera neutre (s'abstiendra d'intervenir quelle qu’en soit la raison) et assurera aux syndicats l'accès aux lieux de travail pendant les campagnes de syndicalisation pour leur permettre de communiquer avec les salariés, selon la législation et les systèmes de relations industrielles propres à chaque pays”. En reconnaissant l'importance d'un emploi permanent et sûr, Enel adopte et privilégie la définition du “travail décent” de l'OIT.
Parmi d'autres instruments, l'accord prévoit la création d'un comité d’entreprise mondial et de trois comités multilatéraux sur la santé et la sécurité, la formation et l'égalité des chances qui contribueront à l'établissement d'un système approprié de dialogue social représentant tous les pays dans lesquels le groupe mène des activités.
Selon le nouvel ACM, “une politique de relations industrielles basée sur le dialogue social offre un socle robuste permettant de mettre en place et d'appliquer un système qui incorpore les valeurs du groupe multinational et une culture internationale permettant à tous les salariés de se considérer comme étant les citoyens et citoyennes de pays dans lesquels la multinationale mène des activités, d'être acceptés et intégrés aux communautés locales, tout en ayant le respect total des conditions propres à chaque pays.”
Rosa Pavanelli, secrétaire générale de l’ISP, a apprécié l'accord à sa juste valeur, tout en soulignant l'importance de ses principes fondateurs et des objectifs du nouveau système participatif. Selon elle, l'application cohérente de ces principes constituera le véritable défi.
Dans un commentaire sur l'accord, le secrétaire général de IndustriALL Global Union, Jyrki Raina, a déclaré: “IndustriALL se félicite de l'engagement important du groupe Enel pour développer un dialogue au niveau mondial avec les salariés et leurs syndicats, qui porte sur les droits des travailleurs et travailleuses, la santé et la sécurité, la formation et l'égalité”.
Le groupe Enel a près de 74.000 salariés dans le monde et même des activités dans les domaines de l’énergie hydroélectrique, thermoélectrique, nucléaire, géothermale, éolienne, solaire, et autres usines d'énergie renouvelable situées principalement en Europe et en Amérique latine. Le groupe détient 92 pour cent du capital du groupe espagnol Endesa avec lequel l'une des organisations fondatrices de IndustriALL, ICEM, avait signé un accord mondial.