24 octobre, 2019IndustriALL Global Union a condamné la violence et la répression qui ont causé la mort d'au moins 18 personnes au Chili et a appelé le gouvernement à respecter les droits de tous à la liberté d'expression et à manifester pacifiquement.
D'après l'Institut national des droits de l'homme, 173 autres personnes ont été blessées par armes à feu, tandis que des milliers d'autres ont été arrêtées pendant les manifestations antigouvernementales.
Les troubles qui agitent le Chili ont éclaté lorsque le Président Sebastián Piñera a annoncé une augmentation du prix du ticket de métro de 30 pesos, le portant à un maximum de 830 pesos (1,15 $). Après des protestations de masse lancées par les étudiants, le gouvernement a décrété l'état d'urgence dans dix des seize régions du Chili et un couvre-feu à Santiago et dans deux provinces.
C'est la première fois qu'un couvre-feu est imposé dans le pays depuis la dictature de droite du Général Augusto Pinochet qui dura de 1973 à 1990. En outre, le gouvernement a déployé l'armée dans les rues de Santiago et d'autres villes. Des accusations préoccupantes font état d'un recours excessif à la force par des membres des forces de sécurité et de l'armée.
La hausse du prix du ticket de métro a déclenché la rage des Chiliens à cause des profondes inégalités régnant dans le pays. Une étude de 2017 de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes a révélé que 50 pour cent des ménages les plus pauvres ne possèdent que 2,1 pour cent de la richesse nette du pays, alors que le pour cent le plus riche en détient 26,5 pour cent.
Le salaire de la moitié des travailleurs chiliens ne dépasse pas 400.000 pesos (552 $) par mois. Considérant que le salaire minimum est de 301.000 pesos (415 $), une augmentation du ticket de métro est inconcevable pour beaucoup de Chiliens. Par ailleurs, un mécontentement général règne dans une grande partie de la population en raison de l'insuffisance des pensions, de la médiocrité du système éducatif, et du coût élevé de l'électricité, du gaz, de l'essence et des soins de santé.
Pour le Secrétaire général d'IndustriALL, Valter Sanches,
"La situation sociale et économique des Chiliens est la conséquence d'années de politiques ultralibérales qui ont privatisé les services publics et détruit toute protection sociale. Nous soutenons la grève du 23 octobre de nos affiliés et exhortons les autorités à respecter le droit de tous de s'exprimer librement et de manifester pacifiquement. Par la même occasion, nous exhortons le gouvernement à réunir tous les secteurs de la société autour de la table pour dialoguer et trouver des solutions qui contribuent à calmer la situation et à trouver une réponse aux doléances de la population, dans l'intérêt de la nation."