27 septembre, 2016Les syndicats ont pris position contre le travail précaire et le refus de Shell de reconnaître les droits syndicaux lors de la réunion des affiliés d’IndustriALL présents au sein de Shell.
La deuxième réunion du réseau syndical mondial Shell a eu lieu à La Hague, aux Pays-Bas, les 19 et 20 septembre. Cinquante responsables syndicaux des affiliés d’IndustriALL Global Union de 18 pays se sont réunis pour examiner la situation des travailleurs dans les pays où Shell exerce des activités.
Les résultats d’une enquête d’IndustriALL divulgués lors de la réunion mettent en évidence l’utilisation abusive et généralisée du travail précaire par Shell. Le rapport complet est accessible ici.
Ces 10 dernières années, les travailleurs de Shell ont subi la réorganisation constante de la compagnie, dont le recours aux délocalisations vers des pays à bas salaires et à l’externalisation. Dix mille travailleurs ont été licenciés suite à l’acquisition de British Gas au début de l’année.
La délivrance par Shell de licences d’exploitation de sa marque à des entreprises telles que VIVO Energy qui opère dans 19 pays africains constitue, en rendant les relations du travail confuses, un autre problème auquel doivent faire face les travailleurs. En effet, ceux-ci sont informés qu’ils travaillent pour une autre entreprise lorsqu’ils essaient de se mettre en rapport ou de négocier avec Shell. De cette façon, Shell peut projeter sa marque aux clients sans assumer de responsabilité à l’égard des travailleurs.
Le but principal du réseau syndical mondial Shell, constitué de tous les affiliés d’IndustriALL, dont les membres travaillent chez Shell partout dans le monde, est d’organiser les travailleurs pour qu’ils défendent et renforcent leurs droits fondamentaux. Les travailleurs de Shell se heurtent à de sérieux obstacles à la liberté syndicale et à la négociation collective. Des pratiques antisyndicales de Shell et de prestataires extérieurs ont ainsi été signalées, parmi lesquelles l’interdiction faite aux ouvriers contractuels d’adhérer à un syndicat.
Diana Junquera Curiel, Directrice d’IndustriALL pour l’énergie, a déclaré:
« Il est impérieux que Shell respecte son code de conduite, ainsi que les normes du travail nationales et internationales fondamentales, dont la Convention n° 87 de l’OIT sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, la Convention n° 98 de l’OIT sur le droit d’organisation et de négociation collective, ainsi que les principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales.
« IndustriALL soutient pleinement la demande faite à Shell par le Réseau syndical mondial Shell visant à permettre à l’ensemble des employés, y compris ceux employés par les sous-traitants et autres titulaires d’une licence Shell, tels que VIVO Energy, en Afrique, et Raízen, au Brésil, d’adhérer librement à un syndicat ou d’en créer un librement, de reconnaître le droit des syndicats de négocier les conventions collectives, de s’attaquer au recours inacceptable au travail précaire et de garantir la sécurité et la santé au travail ».