7 avril, 2015Edwin Palma, vice-président de l’USO, a été mis à pied par l’entreprise pétrolière colombienne Ecopetrol le 27 mars après s’être servi des réseaux sociaux pour faire connaître les salaires des dirigeants de l’entreprise. IndustriALL Global Union estime que la mise à pied est abusive et illégale, et exige donc la réintégration immédiate de Palma.
La crise pétrolière a exacerbé les tensions entre Ecopetrol et le syndicat des travailleurs du pétrole USO. La situation a pris un nouveau tournant avec la mise à pied du dirigeant de l’USO, Edwin Palma. Le secrétaire général de IndustriALL, Jyrki Raina, a écrit au président de Ecopetrol, Juan Carlos Echeverry, pour exiger la réintégration immédiate de Palma au motif que l’entreprise a agi abusivement et illégalement.
La crise dans l’industrie pétrolière
Ecopetrol est victime d’un manque d’investissement du fait que le gouvernement colombien veut en faire une entreprise d’État à 100 pour cent. Cependant, USO, qui est affilié à IndustriALL, défend les droits de plus de 10.000 salariés qui ont été mis à pied depuis le début de la crise pétrolière.
Après l’annonce par le gouvernement qu’il ne privatisera pas Ecopetrol ou qu’il mettra pas sur le marché une part de l’actionnariat de l’entreprise et empêchera des licenciements dans l’industrie, Ecopetrol a mis à pied Edwin Palma le 27 mars. La décision a été prise après la publication par Palma sur les réseaux sociaux des salaires de dirigeants de l’entreprise. Ces chiffres circulaient déjà dans la presse. Ils montrent que certains dirigeants de Ecopetrol reçoivent un salaire mensuel pouvant atteindre 60 millions de pesos, alors que des milliers de familles colombiennes doivent vivre avec un salaire minimum de seulement 644.000 pesos par mois.
Jyrki Raina a écrit à Ecopetrol pour demander la réintégration immédiate de Palma. Le secrétaire général de IndustriALL estime que la mesure prise par l’entreprise est une tentative de réduire au silence le dirigeant syndical après sa dénonciation des abus et de la corruption parmi les hauts dirigeants de Ecopetrol. Raina a également dit que la mise à pied constitue une infraction à la législation tant nationale qu’internationale, notamment de la convention 87 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical.
IndustriALL et ses affiliés soutiennent les travailleurs et travailleuses des secteurs des mines et de l’énergie dans leur lutte pour la défense de leurs droits, et exige la réintégration de Palma et l’arrêt des attaques contre les droits syndicaux fondamentaux des membres de l’USO.