24 janvier, 2013IndustriALL Global Union conteste la condamnation en cour d’assise de Somyot Prueksakasemsuk à 11 ans de prison, le 23 janvier 2013, pour crime de ‘lèse-majesté’ aux termes de l’article 112 du Code pénal.
Par une attaque cinglante contre les droits de la personne et la liberté d’expression, une cour d’assise thaïlandaise a trouvé Somyot Prueksakasemsuk, syndicaliste, militant de la cause sociale et journaliste en Thaïlande, coupable de crime de ‘lèse-majesté’ pour la publication de deux articles critiquant la monarchie dans son magazine ‘Voice of Takshin’. Sa condamnation à 11 ans de prison se répartit en cinq ans pour chaque article et l’annulation d’une peine d’un an de prison infligée il y a trois ans.
Somyot a été arrêté en avril 2011 et a subi une détention prolongée dans l’attente du procès du fait que sa demande de mise en liberté sous caution a été refusé 12 fois par les tribunaux. Il a été présenté plusieurs fois au tribunal, entravé par des chaînes, comme s’il était un redoutable criminel. Des syndicalistes, des défenseurs des droits de la personne et de la société civile du monde entier, notamment l’Union européenne, le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme et Amnesty International ont contesté la condamnation qui punit sévèrement Somyot.
Il est important de noter qu’il a été arrêté un an après la publication de ces deux articles. Mais il est encore plus important de noter que cinq jours après avoir lancé une pétition demandant la révision de l’article 112, il a été arrêté aux termes de la même loi. L’article 112 du Code pénal établit que, “la personne qui diffame, insulte ou menace le roi, la reine, le dauphin ou le régent, sera condamnée à une peine de trois à quinze ans d’emprisonnement”.
Les défenseurs des droits de la personne en Thaïlande croient que le gouvernement s’est servi de l’article 112 de la loi sur le crime de ‘lèse-majesté’ pour réduire au silence ses critiques, et demandent sa suspension immédiate et la révision de la ‘loi sur le crime de lèse-majesté’.
"IndustriALL se joint à l’Union européenne et au Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme pour protester en faveur de la levée d’écrou de Somyot, sur la base de la Charte des Nations unies des droits de l’homme et de la liberté d’expression", a déclaré Jyrki Raina, secrétaire général de IndustriALL.