7 juillet, 2014IndustriALL Global Union a condamné la stratégie de recherche impitoyable du profit de ce qu'on appelle les "fonds vautours" qui ébranlent l'économie de l'Argentine et, par la même occasion, minent les principes de souveraineté et de démocratie.
À la réunion du Comité exécutif qui s'est tenue en juin à Genève, Francisco Gutierrez, le Secrétaire international de la Unión Obrera Metalúrgica (UOM), a attiré l'attention sur un jugement d'un tribunal américain qui fera date dans le conflit juridique qui oppose depuis 12 ans l'Argentine à ceux qui spéculent sur la dette mondiale.
Au nom du Conseil national argentin des affiliés d'IndustriALL, Francisco Gutierrez a averti que ce jugement pourrait être lourd de conséquences, non seulement pour l'emploi et l'économie en Argentine, mais aussi pour le système financier mondial et pour d'autres pays qui pourraient, à l'avenir, avoir plus de mal à restructurer leur dette nationale.
La crise actuelle a son origine en 2001 lorsque, après un effondrement économique qui a provoqué des années de chômage massif et de pauvreté généralisée, l'Argentine a cessé d'assurer le service de sa dette, laquelle avait été, dans une large mesure, creusée auparavant par la dictature militaire et par les spéculateurs financiers.
Au cours des dix années qui ont suivi, l'Argentine a passé avec 92 pour cent de ses créanciers un accord de restructuration de sa dette. Ce défaut de paiement a donné à l'Argentine un répit dont elle avait grand besoin et entraîné une croissance et un développement rapides. Fin 2011, le pays atteignait un niveau d'emploi record; il avait investi dans l'éducation et les infrastructures et réduit le niveau de pauvreté de près de 70 pour cent.
Toutefois, une petite minorité de fonds spéculatifs, qui avaient acheté à prix cassés des titres de la dette publique après le défaut de paiement, ont refusé tout accord et intenté une action en justice pour obtenir le remboursement intégral augmenté des intérêts. En 2005, le parlement argentin a voté une loi interdisant le remboursement des créanciers réfractaires.
Or, un juge fédéral américain vient d'ordonner à l'Argentine de rembourser les fonds spéculatifs. En outre, le jugement lui interdit aussi de rembourser ses autres créanciers si elle ne fait pas de même pour les "vautours" et ordonne aux institutions financières américaines de fournir des renseignements sur les avoirs de l'Argentine dans le monde entier.
Le Comité exécutif d'IndustriALL a exprimé son soutien total à l'Argentine dans son combat pour la promotion d'un développement économique durable face aux attaques d'investisseurs cupides.