28 juillet, 2016IndustriALL Global Union condamne fermement la peine de deux ans rendue, le 26 juillet, par le Tribunal du district central de Séoul à l’encontre du dirigeant syndical sud-coréen Cho Sung-deok.
Sung-deok, vice-président du syndicat coréen des travailleurs des services et des transports publics (KPTU), a été jugé coupable de tous les chefs d’accusation retenus contre lui dans le cadre du rassemblement populaire du 14 novembre 2015 et de la manifestation précédente du 28 août 2015.
« La peine prononcée est une autre attaque éhontée des syndicats et de la démocratie en Corée, et criminalise dans la pratique le droit à la liberté de réunion pacifique. Nous déplorons cette nouvelle tentative de briser les syndicats en Corée et demandons que la peine de Cho Sung-deok soit annulée et qu’il soit libéré », a déclaré le Secrétaire général d’IndustriALL, Jyrki Raina.
Le Tribunal a disculpé la police de toute action illégale en rapport avec le recours abusif à la force lors du rassemblement de novembre, au cours duquel des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour protester contre le gouvernement et la réforme du travail.
La manifestation a dégénéré après que la police ait recouru à 20 000 agents, 19 canons à eau, 679 autobus et 580 pulvérisateurs de gaz lacrymogène contre les marcheurs pacifiques. Un vieil agriculteur de 69 ans est resté dans un état comateux après avoir été heurté par un canon à eau de la police.
La sentence est tombée trois semaines après que Han Sang-gyun, président de la centrale syndicale KCTU, ait été condamné à cinq ans de prison pour des faits similaires. Quatre autres syndicalistes de la KCTU et du KPTU ont également été incarcérés.
Les responsables syndicaux mondiaux de la Fédération internationale des travailleurs du transport (ITF) ont assisté à l’audience à Seoul pour suivre la condamnation de Sung-deok. Steve Cotton, Secrétaire général d’ITF, a indiqué à IndustriALL:
« Nous lutterons jusqu’au bout contre cette peine et la culture de la persécution qu’elle révèle. Nous agirons à l’unisson avec les syndicats de Corée et les syndicats internationaux et, ensemble, nous nous opposerons à la répression délibérée des activités syndicales légales si dramatiquement mise en lumière par ce dernier procès ».
Le rapport sur la Corée, établi en juin 2016 par le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques, stipule, à propos de Han Sang-gyun et d’autres responsables syndicaux, qu’« accuser les participants à la manifestation de certains délits, tels que l’entrave générale à la circulation, criminalise de facto le droit à la liberté de réunion pacifique ».