9 décembre, 2013Le secrétaire général de IndustriALL, Jyrki Raina, a délivré aujourd’hui ce message à l’ambassadeur iraquien auprès des Nations unies à Genève. Il s’agit de la dernière étape d’un dialogue continu avec les autorités irakiennes pour assurer de toute urgence l’adoption d’une législation dans le pays respectant les règles de l’OIT sur le travail et les syndicats.
Lors de la réunion qui a eu lieu ce matin, 9 décembre, à l’ambassade d’Irak, des discussions constructives ont eu lieu pour soutenir le processus législatif en vue de l’adoption de nouvelles lois sur le travail et les syndicats, destinées à remplacer l’ère répressive de Saddam Hussein sur le droit des travailleurs et travailleuses à se syndiquer.
Le secrétaire général Jyrki Raina a expliqué à l’ambassadeur Mohammad Ismail que Hashmeya Muhsin al-Saadawi, membre du Comité exécutif de IndustriALL, et d’autres dirigeants de syndicats affiliés, sont dans l’impossibilité de syndiquer librement les salariés et d’exercer leurs droits fondamentaux, tant qu’une législation du travail respectant les règles de l’OIT reste en attente.
Alors que la Constitution irakienne établit le droit des travailleurs et travailleuses d’adhérer au syndicat de leur choix, les lois 150 et 151 de l’époque Saddam ont supprimé cette protection juridique depuis 1987. Le Conseil national irakien de IndustriALL a fait campagne aux côtés des centrales nationales et d’autres organisations dans un effort unifié pour rejeter les lois draconiennes.
Voir ici le rapport sur les discussions en novembre sur la législation du travail en Irak qui incluaient la CSI et US Solidarity Center, ainsi que IndustriALL et la FIOT.
Il est essentiel pour les syndicats que cette législation syndicale s’applique aux ouvriers et aux ouvrières, ainsi qu’aux autres salariés, dans tout ce qui est classé en Irak comme secteur public (plus de 80% de l’économie) tout en reconnaissant la réalité actuelle du pluralisme syndical.
IndustriALL souligne aujourd’hui l’importance de mettre fin aux attaques juridiques dirigées contre Hassan Juma’a et d’autres dirigeants syndicaux. Actuellement, alors que Hassan ait été acquitté une nouvelle fois, le vice-président de la fédération des syndicats du pétrole d’Irak (IFOU) a introduit un appel contre l’amende qui lui a été infligée et qui se monte à près de 30.000 USD et a réussi à faire classer l’affaire sans suite, pour se retrouver soumis à une appel du ministère qui a finalement réussi à imposer de nouveau l’amende draconienne. Il a maintenant épuisé ses possibilités d’appel administratif et fait face à la possibilité de devoir payer une somme forfaitaire exigée par le ministère. L’impossibilité de payer pourrait mener à la perte de son emploi, la saisie de ses biens personnels et même à la prison. Seize autres travailleurs doivent payer des amendes qui se montent à un total de plus de 600.000 USD. Les travailleurs et travailleuses sont tenus personnellement responsables de la valeur de toutes les pertes de production provoquées par des arrêts de travail. L’ambassadeur a refusé aujourd’hui d’admettre que ces accusations revenaient à de la persécution contre les activités syndicales, mais il a promis de mieux savoir ce qui se passe.
Le secrétaire général de IndustriALL Jyrki Raina a dit à l’ambassadeur:
L’Irak est décrit par beaucoup comme étant le berceau de la civilisation. Il est temps de tenir le haut du pavé. L’Irak peut donner le signal d’un changement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et nous voudrions beaucoup assister à cela.
L’ambassadeur Ismail a dit à IndustriALL:
Il ne fait pas de doute que la législation sur la liberté syndicale sera promulguée en Irak. La population irakienne a le droit de se protéger elle-même. Nous sommes prêts à coopérer avec tout le monde. Mais beaucoup de décisions importantes sont en attente au Parlement. Le processus prend du temps, et la situation dans le domaine de la sécurité est très grave.
IndustriALL et ses six affiliés irakiens continueront de faire connaître la situation choquante qui règne actuellement, et de faire pression pour obtenir l’adoption d’une législation répondant aux impératifs de l’OIT durant cette législature en Irak.