10 mai, 2013La dernière réunion du réseau syndical à Pittsburgh avait pour objectif d’élaborer un plan d’action capable d’accroître l’influence des travailleurs et travailleuses chez Alcoa, le plus grand producteur mondial d’aluminium primaire.
La réunion a permis de rassembler des syndicats des régions Asie-Pacifique, Europe, Amérique latine et Amérique du Nord. Les syndicats ont donc participé pendant une journée à la réunion de réseau avant d’assister ensuite à l’assemblée générale annuelle des actionnaires d’Alcoa.
L’arrêt des activités antisyndicales chez Alcoa en Amérique du Nord constitue également une préoccupation de premier ordre. L’entreprise, qui a noué des relations constructives avec des syndicats sur la majorité de ses sites de production, semble refuser de se rendre à l’évidence quand elle se trouve confrontée à la question. Pour soutenir les campagnes de syndicalisation s’adressant à tous les membres d’Alcoa, le réseau a publié in tract pour soutenir la syndicalisation. Et ce, dans le but de mieux faire connaître les syndicats chez Alcoa et pour aider les nouveaux membres potentiels à surmonter le facteur de peur pour adhérer. Le fait est qu’il y a chez Alcoa davantage de membres du personnel syndiqués que non syndiqués.
Leo Gerard, président de United Steelworkers a déclaré: “Le danger, c’est que si cette question n’est pas traitée à temps, elle risque d’empoisonner nos relations avec l’entreprise”. Malgré des pratiques antisyndicales, l’USW a récemment obtenu sa reconnaissance sur un nouveau site, et poursuit l’entreprise devant la commission du travail dans d’autres installations.
Au cours de la réunion, Klaus Kleinfeld, directeur général de Alcoa a insisté sur le fait que l’entreprise veut avoir des relations constructives avec ses syndicats et est d’accord pour poursuivre le dialogue avec l’USW pour clarifier la situation.
Après les deux accidents mortels survenus en 2012, les syndicats comme la direction ont identifié la santé et la sécurité comme étant des sujets communs de préoccupation et un domaine potentiel de plus grande coopération. Les deux parties ont paru désireuses d’explorer les possibilités de mise en place d’un nouveau mécanisme pour améliorer les conditions de sécurité chez Alcoa. Cette idée s’est trouvée renforcée à l’assemblée générale des actionnaires de Alcoa quand Klaus Kleinfeld a accepté une offre des syndicats lors d’une séance de questions et réponses pour travailler ensemble de manière nouvelle. Il a indiqué clairement que cela devrait avoir lieu au plus vite et a invité les syndicats à suivre l’état d’avancement. Le réseau syndical s’en occupe déjà et espère que des progrès auront bientôt lieu.
Rob Johnston, directeur exécutif des métaux de base à IndustriALL a fait le commentaire suivant: “Nous avons fait connaître clairement notre position sur la sécurité, nous avons publiquement indiqué être prêts à travailler conjointement pour améliorer les résultats, et la direction semble ouverte à cette idée. J’espère que cette ouverture se traduira par un accord le plus tôt possible”.
Alcoa, qui a 61.000 salariés dans 181 installations dans le monde, a créé récemment une entreprise en participation en Arabie saoudite, qui lorsqu’elle sera pleinement opérationnelle, sera le plus grand site de production au monde. Pour tirer profit de sa main-d’œuvre hautement qualifiée dans le monde, Alcoa veut organiser une formation locale. En Arabie saoudite, le réseau syndical qui représente la main-d’œuvre a demandé de se rendre dans les installations dans le cadre d’une petite équipe pour mener une étude sur la sécurité et les conditions de sécurité, et la qualité de vie de la main-d’œuvre.