23 novembre, 2018Ce 22 novembre, 670.000 travailleurs et travailleuses du secteur public appartenant à la fédération syndicale Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) ont pris part à une grève générale pour revendiquer de meilleurs salaires.
On estime que 6% de la population tunisienne a pris part à cette grève, la plus importante depuis 2013. Le secteur public en Tunisie comprend des travailleurs et travailleuses organisés syndicalement par des syndicats de l’UGTT affiliés à IndustriALL Global Union.
Les bailleurs de fonds internationaux, dont le Fond Monétaire International, ont mis la pression sur le gouvernement tunisien pour qu’il réduise son déficit budgétaire en réformant le secteur public. Les réformes comprennent un gel des salaires et des propositions visant à privatiser des ressources qui appartiennent à l’État.
L’UGTT oppose une résistance aux visées sur gouvernement, indiquant qu’elles risquent d’éroder la qualité des services publics. En raison de la hausse de l’inflation et de la chute du cours de la devise, les travailleurs et travailleuses ont perdu de leur pouvoir d’achat et méritent une hausse de salaire.
L’UGTT avait à l’origine appelé à la grève à la fois pour le 24 octobre et le 22 novembre. La grève d’octobre a été ajournée après des mois de négociations, alors que le gouvernement avait marqué son accord pour augmenter les salaires de 150.000 travailleurs et travailleuses. Cependant, le gouvernement a renié son engagement.
La grève qui a eu lieu est une réaction au non-respect de trois accords précédents de la part du gouvernement.
Le Secrétaire général d’IndustriALL Valter Sanches a envoyé un courrier de solidarité à l’UGTT disant :
“La grève montre également l’engagement de l’UGTT à défendre les droits des employés du secteur public, qui méritent une augmentation salariale, compte tenu de l’inflation croissante, de la baisse de la valeur du dinar tunisien et d’une augmentation des impôts.
“Nous sommes conscients que cette grève intervient après que toutes les possibilités de dialogue aient été épuisées et que les négociations aient échoué pour aboutir à un accord sur la nécessité d’augmenter les salaires dans le secteur public.”