25 août, 2022Des dizaines de milliers de travailleurs et travailleuses ont défilé dans les villes et villages du pays ce 24 août pour réclamer des salaires vitaux et protester contre la détérioration de la situation socio-économique. Les syndicats affirment que le coût de la vie est élevé, que l’approvisionnement en électricité est peu fiable et coûteux et que les services fournis par les autorités nationales et locales sont erratiques.
Selon l’organisme Statistics South Africa, l’inflation annuelle a atteint son plus haut niveau depuis 13 ans, soit 7,8 % en juillet, et les prix de la nourriture, de l’électricité, des carburants et des médicaments ont augmenté. Les ménages moyens ont besoin d’environ 5.000 rands (294 dollars) pour se nourrir. Les syndicats estiment que le salaire minimum national de 3.500 rands (206 dollars) doit être revu et que le gouvernement devrait introduire une allocation pour un revenu de base de 1.500 rands (88 dollars) afin de réduire la pression financière sur les travailleurs et travailleuses dont dépendent des membres de leur famille au chômage.
Les syndicats sont préoccupés par le niveau élevé du chômage, qui se situe à 34,4 %, tandis que le taux étendu, qui inclut les demandeurs d’emploi découragés, est de 44,4 %. Selon les chiffres officiels, sept millions de personnes sont au chômage.
La grève, à laquelle ont participé des organisations de la société civile et des organisations communautaires, était organisée par le Congrès des syndicats d’Afrique du Sud (COSATU) et la Fédération des syndicats d’Afrique du Sud (SAFTU), dont font également partie les affiliés d’IndustriALL Global Union.
Un membre du Syndicat national des mineurs, qui défilait à Pretoria, a déclaré :
“Le mouvement syndical exerce son droit de protester et demande au gouvernement de s’attaquer aux problèmes socio-économiques. Nous voulons que cette grève ait un impact afin que les revendications des travailleurs et travailleuses soient prises en compte et que des mesures soient mises en place pour améliorer les moyens de subsistance des travailleurs et de leurs familles.’’
“Nous sommes en grève pour défendre nos droits par rapport à un salaire vital, car nous n’avons pas assez d’argent pour payer nos dépenses quotidiennes. Le chômage est élevé et nos salaires ne sont pas suffisants pour couvrir les besoins essentiels. Grâce à cette grève, nous espérons que le gouvernement comprendra le message et donnera suite à nos doléances,’’
a ajouté un travailleur de la confection du Syndicat des travailleurs de l’habillement et du textile d’Afrique australe (SACTWU).
Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique sub-saharienne, a ajouté :
“Les travailleurs et travailleuses sud-africains se retrouvent dans la dèche avec l’augmentation du coût de la vie, mais les salaires ne suivent pas. C’est pourquoi les syndicats demandent des augmentations supérieures à l’inflation pour améliorer les salaires, comme lors des récentes négociations salariales dans la plupart des secteurs industriels. Nous soutenons cette grève et la poursuite du dialogue social pour créer des emplois et réduire le taux de chômage élevé, en particulier chez les jeunes.”