10 janvier, 2013Onze membres du syndicat national mexicain des mineurs, Los Mineros, licenciés par l’entreprise finlandaise PKC avant Noël, ont entrepris une grève de la faim le 8 janvier pour protester contre les pratiques antisyndicales.
Comme IndustriALL l’avait signalé le 20 décembre 2012, la multinationale finlandaise de pièces d’automobiles PKC a mis à pied tous les membres du Comité exécutif de la section 307 de Los Mineros à Ciudad Acuña dans l’état de Coahuila, une semaine avant Noël. Cette attitude antisyndicale agressive concerne également la mise à pied de 122 salariés considérés comme soutenant le syndicat, et ce, par représailles pour les efforts entrepris en matière de syndicalisation.
La section 307 de Los Mineros s’est battue pour syndicaliser l’usine PKC ; le 18 octobre une élection sur le lieu de travail a été remportée de justesse par le syndicat jaune CTM par 2.509 voix contre 2.311, après trois mois de fortes intimidations, de menaces et de harcèlements de la direction et du CTM pour ne pas voter en faveur de Los Mineros. Ce harcèlement antisyndical bénéficiait du soutien des autorités locales de l’état dirigé par Rubén Moreira.
Tous les travailleurs et travailleuses qui étaient observateurs syndicaux le 18 octobre ont été mis à pied en décembre, ainsi que d’autres personnes considérées comme étant des observateurs potentiels. Le syndicat a transmis ces noms aux services mexicains de la main-d’œuvre, qui les a ensuite clairement communiqués à l’entreprise, ce qui constitue une infraction législative grave et un abus de confiance.
Le comité fédéral du travail était présent dans le bureau des ressources humaines du PKC quand les 122 travailleurs ont été convoqués individuellement pour tenter de leur faire signer une lettre dans laquelle ils déclaraient ne plus vouloir adhérer au syndicat. Il ne fait pas de doute que la mise à pied massive a été décidée en représailles directes pour des activités syndicales, et pour aucune autre raison.
Les travailleurs et travailleuses faisant la grève de la faim depuis le 8 janvier sont les suivants: Jesús Rogaciano Ibarra Quintero, Encarnación Escobedo Muñoz, Gerardo Hinojosa Morales, Ana María Méndez Pacheco, Josefina Martínez Hernández, Alejandro Ojeda Ramírez, Rodolfo Luna Martínez, Javier Díaz Gómez, Sergio Hernández García, María de la Paz Calvillo Solano et Juan Carlos Palomino Cansino.
IndustriALL Global Union demande à la direction de PKC de réintégrer immédiatement tous les travailleurs et travailleuses injustement mis à pied et membres de Los Mineros, et exige l’organisation d’une élection syndicale juste sur le lieu de travail, sous le contrôle d’une commission internationale d’observateurs.
Cette dernière pratique antisyndicale scandaleuse est un exemple du non-respect des droits des travailleurs et travailleuses au Mexique qui provoquera le rassemblement des syndicats dans le monde pendant la semaine du 18 au 24 février qui marquera les “Journées d’action pour le Mexique”. Suivre les informations données sur le site de IndustriALL durant les prochaines semaines pour participer à l’action mondiale.
Pendant les Journées d’action, les syndicalistes rencontreront à nouveau l’Ambassadeur du Mexique dans leur pays pour tenter d’obtenir une action sur les points suivants:
- La plainte en suspens de l'OIT no 2694 sur les contrats de protection
- Obtenir justice pour Pasta de Conchos
- Le rejet des récentes réformes juridiques régressives
Les actions vont également porter sur des mobilisations, des activités destinées à obtenir une prise de conscience, et la rédaction d’une lettre adressée au nouveau président mexicain Enrique Peña Nieto. Les espoirs sont grands au Mexique quant aux changements positifs attribués au nouveau gouvernement Peña Nieto en faveur des travailleurs et travailleuses et des syndicats dans le pays. L'appel international lancé en février évoquera ces espoirs.