10 octobre, 2013Pour la première fois en 39 ans d’histoire de l’usine textile de Thai Rayon à Ang Thong, en Thaïlande, les travailleurs et travailleuses ont voté pour arrêter le travail en raison du blocage des négociations entre le syndicat et la direction locale à propos de la CCT.
La CCT actuelle signée par le syndicat en 2010 expirait le 31 mai 2013. La proposition transmise par le syndicat à l’entreprise comportait une revendication visant à augmenter le salaire de survie de 5.000 THB (118 Euros) à 6,000 THB (140 Euro) complété d’une prime équivalente à 150 jours au lieu de 136 actuellement.
Dans sa contre-proposition, la direction de Thai Rayon suggérait de réduire pratiquement toutes les avancées précédemment engrangées par le syndicat y compris en réduisant le salaire de survie à 3.000 THB (71 Euros) et la prime à 45 jours.
La majorité des travailleurs et travailleuses, 849 sur 980, sont membres du Syndicat de Thai Rayon, un affilié d’IndustriALL par le biais de la TWFT (Fédération des travailleurs du textile, de l’habillement et du cuir de Thaïlande). La plupart des travailleurs et travailleuses de Thai Rayon sont occupés dans cette usine depuis 20 à 30 ans. De plus, l’entreprise emploie environ 150 intérimaires pour la maintenance, le nettoyage et la sécurité.
En dépit de 39 rounds de négociation, dont de nombreux en présence de médiateurs du gouvernement, l'employeur a affiché une position inflexible. Le syndicat a alors procédé à un vote sur la grève qui a reçu le soutien de 716 membres. Le 18 septembre, ils ont arrêté le travail et manifesté devant les grilles de l’usine Thai Rayon.
Le lendemain, la direction a décrété un lock-out des syndiqués, y compris de la délégation syndicale et des négociateurs de la CCT. Par la suite, les adhérents ont rapporté des menaces de licenciement reçues de la direction.
Huit rounds de négociation ont eu lieu depuis le début de la grève, le dernier le 10 octobre. Sans résultat jusqu’ici.
Selon le syndicat, Thai Rayon a fait 1,3 milliards THB (30,6 million Euro) de bénéfices l’an dernier. Malgré ce taux de rentabilité élevé et une pression accrue sur les travailleurs et travailleuses qui s’emploient à rencontrer des quotas de production à la hausse, la direction insiste pour sabrer dans les acquis des travailleurs et a choisi de faire traîner les négociations autour de la CCT pour mettre la pression sur le syndicat afin qu’il accepte ces coupes sombres.
L’usine Thai Rayon appartient au Groupe Aditya Birla Group, un conglomérat d’échelle mondiale dont le siège est en Inde et qui emploie 130.600 travailleurs et travailleuses dans 26 pays. Ce groupe est propriétaire d’un certain nombre d’entreprises chimiques et textiles.