29 novembre, 2019Au milieu d’une crise sociale et après plus de 40 jours de manifestations, le Chili a connu une nouvelle grève générale ce 26 novembre. Les manifestants réclament une augmentation du salaire minimum, de meilleures pensions, une meilleure protection de l’emploi ainsi qu’un accès garanti aux soins de santé et à l’éducation.
Les plus de 200 syndicats et organisations sociales qui composent le mouvement Unité sociale ont organisé une grève générale dans tout le pays pour protester contre les politiques mises en place par le gouvernement de Sebastián Piñera. Ils disent que les solutions proposées par le gouvernement ne répondent pas à leurs revendications en vue d’un changement social.
Horacio Fuentes, Président d’Industrial Chile-Constramet, qui fait partie du mouvement Unité sociale, a déclaré :
“Le gouvernement n’a pas retiré son programme régressif et ses solutions ne vont pas assez loin. Ses propositions s’inscrivent dans le modèle néolibéral qui est à l’origine de cette crise au Chili. Nous pensons que nous devons rester dans la rue.”
Les manifestations au Chili durent depuis plus de six semaines. Les manifestants réclament des changements structurels dans l’économie et les politiques publiques afin de mettre un terme aux inégalités sociales généralisées. Les manifestants veulent également que la Constitution soit amendée pour garantir la justice sociale.
Bien que le gouvernement a donné suite aux appels en faveur d’une nouvelle Constitution, il n’a pas impliqué les dirigeants syndicaux dans ce processus : le mouvement syndical affirme que cet “Accord pour la paix sociale et une nouvelle Constitution” conclu le 15 novembre ne répond pas aux besoins réels du peuple chilien.
Les syndicats disent également qu’ils continueront à lutter contre l’impunité, sachant que des manifestants ont été violemment réprimés par les forces de sécurité de l’État.
Le Ministère chilien de la justice et des droits de l’homme a confirmé que le bilan des morts est passé à 24, tandis que l’Institut national des droits de l’homme a signalé que 7.259 personnes ont été arrêtées et 2.808 blessées.
Le secrétaire régional d’IndustriALL Global Union, Marino Vani, a déclaré :
“Nous appelons une fois de plus les autorités à respecter le droit des personnes à la liberté d’expression et de manifestation pacifique.
Nous exhortons le gouvernement chilien à travailler avec tous les secteurs de la société, y compris le mouvement syndical, pour modifier la Constitution afin de garantir la justice sociale et apporter des solutions aux problèmes, profondément enracinés, qui affectent la société chilienne.”