10 juillet, 2020Des travailleuses qui gagnent moins de 4,5 dollars par jour en produisant des vêtements pour H&M, Gap et Adidas, se battent pour leurs moyens de subsistance depuis plus d’un mois, car le propriétaire de leur usine de confection, Gokaldas Exports, a illégalement licencié 1.200 personnes de sa seule usine syndiquée.
Gokaldas Exports possède 20 usines et, le 8 juin, la direction a annoncé le licenciement de l’ensemble des travailleurs et travailleuses de sa seule usine syndiquée. Les usines de plus de 100 travailleurs doivent obtenir l’autorisation préalable des autorités avant de procéder à des licenciements, ce qui rend la démarche illégale puisque, à l’époque, 1.200 personnes étaient employées dans l’usine.
Le soir même, les travailleuses ont entamé un sit-in aux portes de l’entreprise, qui se poursuit encore aujourd’hui.
Au moment des licenciements, le géant suédois de la mode H&M était le seul acheteur. Le syndicat, affilié à IndustriALL, Unions United, est engagé dans une procédure de conciliation devant le Ministère du travail. La direction de Gokaldas a refusé d’assister aux réunions convoquées par le Comité national de surveillance (NMC), qui fait partie de l’accord-cadre mondial entre H&M et IndustriALL Global Union.
Au bout d’un mois, le 8 juillet, la direction a assisté à une réunion du NMC, mais a refusé de prendre le moindre engagement ou de faire preuve de bonne foi pour résoudre le problème avec le syndicat.
La direction de Gokaldas Exports a harcelé les travailleurs pour qu’ils démissionnent. Il existe des enregistrements de cadres annonçant que l’usine ne rouvrira pas et que les travailleuses ne pourront toucher ce qui leur est du que si elles démissionnent.
Des travailleuses ayant été contraintes de démissionner ont informé le syndicat des pressions dont elles ont fait l’objet.
Les choses ont pris une tournure consternante, puisque depuis la réunion du NMC, des responsables de Gokaldas Exports se sont rendus dans tous les villages où vivent les travailleuses, les intimidant pour qu’elles démissionnent et les menaçant de retenir leur dû à défaut d’obtenir leur démission.
Les membres du syndicat, avec le soutien des chefs de village, ont réussi à résister à la pression de la direction.
Valter Sanches, Secrétaire général d’IndustriALL, a déclaré :
“Le comportement de Gokaldas Exports contrevient aux normes internationales du travail ; il s’agit d’une violation manifeste de la liberté syndicale, pierre angulaire de notre ACM avec H&M, et donc d’une violation manifeste de celui-ci même. IndustriALL ne tolérera jamais les attaques et l’intimidation à l’égard des syndicats. Nous sommes pleinement solidaires des courageuses travailleuses qui, depuis plus d’un mois, résistent à toutes sortes de pressions pendant la pandémie pour défendre leur emploi, leurs salaires et leur syndicat.”
IndustriALL Global Union contactera toutes les marques s’approvisionnant dans toutes les usines de Gokaldas Exports, y compris H&M, C&A, Marks & Spencer, Gap, Adidas et Bestseller, afin de garantir le plein respect des droits fondamentaux des travailleurs.
Vous trouverez ci-dessous des liens vers des vidéos des dirigeants de Gokaldas Exports se rendant dans les villages des travailleuses pour tenter de les forcer à démissionner.