8 mars, 2018Le syndicat des mineurs du Ghana (GMWU) a annoncé une série de grèves organisées en solidarité avec les 2 150 mineurs menacés de licenciements fondés sur des exigences opérationnelles à la mine Tarkwa, située à 200 km environ d’Accra et dont Gold Fields Ghana Limited possède les droits miniers. Des grèves sont prévues le 13 mars à Tarkwa et à Damang. Une grève de solidarité des mineurs et une grève générale auront également lieu les 20 et 27 mars.
GMWU, affilié à IndustriALL Global Union, conteste les raisons des licenciements avancées affirmant que l’unique objectif de Gold Fields est de remplacer les travailleurs permanents par des travailleurs en sous-traitance. Bien que la Division du travail de la Haute Cour de justice d’Accra n’ait pas statué en faveur de l’arrêt les licenciements demandé par le GMWU, le syndicat a fait appel de la décision.
Gold Fields ne respecte pas la législation sur le travail du pays et les deux conventions collectives que la compagnie a signées avec le GMWU, dont le contenu est clair en matière de licenciements non abusifs.
Le Secrétaire général du GMWU, Prince William Ankrah, a déclaré:
Comme il est typique du caractère impitoyable des multinationales dont elle fait partie et de leur inclination à faire preuve d’un mépris pour le cadre juridique du pays hôte et le caractère sacré des contrats, la compagnie a de façon unilatérale fait fi de la Loi du travail de 2003 et des conventions collectives, et est allée de l’avant pour mettre à exécution les licenciements économiques des travailleurs ». La compagnie refuse également de négocier les ajustements salariaux de 2018.
Le syndicat s’inquiète de l’arrivée de militaires à la mine dont la présence provoque une telle pression sur les travailleurs que certains ont signé les lettres de licenciement.
Ankrah a indiqué:
En raison de l’importante présence armée et militaire, un climat d’insécurité, de peur et de panique a submergé les travailleurs dont la plupart ne savent pas vraiment à quoi s’attendre.
Les travailleurs qui ont signé les lettres de licenciement ont reçu un contrat d’un mois seulement peu de temps après, dont les clauses n’ont pas été communiquées au syndicat. Ceux qui ont refusé de signer ont été mis en lock-out tandis que les responsables syndicaux qui ont essayé de se rendre à la mine ont été arrêtés ou se sont vus interdire son accès.
Le Secrétaire général d’IndustriALL Global Union, Valter Sanches, a déclaré:
Gold Fields Limited doit ordonner à la direction de Gold Fields Ghana Limited responsable de la mine Tarkwa de revenir immédiatement sur la décision de résilier les contrats permanents de plus de 2 150 travailleurs, d’entamer des négociations de bonne foi avec le syndicat des mineurs du Ghana – par conséquent, de répondre à ses demandes répétées de participer aux négociations, entre autres, sur les ajustements salariaux de 2018 et la révision de la convention collective – et de respecter les droits fondamentaux des travailleurs et des responsables syndicaux.
Le syndicat a également annoncé envisager lancer une campagne internationale pour dénoncer à des bourses internationales où la compagnie est cotée: Johannesburg, New York et Suisse, les manœuvres d’intimidation des travailleurs de Gold Fields et le mépris de leurs droits. Une pétition sera envoyée à l’OIT, et les syndicats sud-africains et les syndicats mondiaux seront contactés pour en appeler à leur solidarité.