18 mai, 2017Des militants syndicaux et des étudiants ont organisé un rassemblement de protestation en Géorgie le jour des audiences publiques sur les modifications proposées de la Constitution. Malgré la pression policière, les manifestants ont défendu leur position et exigé que le gouvernement applique lui-même un contrôle rigoureux en matière de santé et de sécurité, et mette en place un service efficace d’inspections du travail.
A Tbilisi, le 15 mai, à midi, dans une salle de concert, le parti dirigeant géorgien, « Rêve géorgien », a mené des débats publics sur les modifications de la Constitution. La manière dont ceux-ci ont actuellement lieu dans plusieurs villes, permettant de penser que le parti dirigeant essaie de manipuler l’opinion publique plutôt que de recueillir les avis réels sur les propositions d’amendements, paraissent préoccupants à beaucoup.
Les représentants du mouvement étudiant « The Audience 115 » et l’organisation de jeunesse des syndicats de Géorgie présents dans la salle ont invité les personnes présentes à observer une minute de silence en mémoire des mineurs de Tkibuli tués durant l’accident du 9 mai.
Les jeunes militants syndicaux et les étudiants ont entre autres demandé au président du Parlement conduisant les débats si la loi « sur la sécurité et la santé au travail » serait jamais adoptée et si la Géorgie ratifierait finalement la Convention de l’OIT n° 176 sur la santé et la sécurité dans les mines. L’article relatif à l’inspection du travail en matière de santé et de sécurité a été retiré de la Constitution dans le cadre des changements apportés par le néolibéralisme pour attirer les investissements étrangers.
En réponse à une déclaration maladroite et insultante du président, les jeunes ont commencé à chanter, à siffler et à perturber la manifestation officielle.
Deux heures plus tard, l’affilié à IndustriALL, le syndicat des travailleurs de l’industrie métallurgique, minière et chimique de la Géorgie (TUMMCIWG), ainsi que d’autres syndicats de Géorgie et des participants exaspérés par les débats publics, se sont réunis dans la ville et ont entamé une marche de protestation jusqu’au Parlement. Adoptant un comportement provocateur, la police a alors bloqué l’avenue principale et essayé de déclencher des affrontements physiques entre les personnes dans le but de les arrêter pour désordre public.
Les manifestants sont parvenus difficilement jusqu’au Parlement où ils ont réitéré leurs revendications.
Le président du TUMMCIWG, Tamaz Dolaberidze, a déclaré durant le rassemblement:
« Le Président de la Géorgie, le Premier Ministre de la Géorgie, le président du Parlement et tous les membres du Parlement porteront dorénavant l’entière responsabilité de la mort de toute personne sur son lieu de travail, parce qu’ils savent exactement ce qu’il faut faire pour que les gens ne perdent pas leur vie au travail, mais qu’ils ne font rien. »