7 février, 2019« Que comporte l’avenir du travail face à l’automatisation de l’extraction minière, et de quelle façon les travailleurs et les communautés affectées par les mines vont-ils en bénéficier? »
Ce sont quelques-unes des questions ayant encadré les débats des forums africains Mining Indaba et Mining Indaba alternatif, qui se sont tenus au Cap, du 4 au 7 février.
Le thème du Mining Indaba, un forum rassemblant des milliers de représentants des gouvernements, des compagnies minières et des investisseurs, portait sur « Défendre la croissance économique durable de l’Afrique ».
Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL Global Union, a pris part au panel d’experts de ce forum portant sur: « Transformer l’avenir de la force de travail et des communautés: quel est le rôle des technologies et des politiques de contenu local », où il a indiqué:
« La transformation technologique de l’exploitation minière doit protéger les droits et les intérêts des travailleurs, ainsi que ceux des communautés affectées par les mines. De nouveaux emplois doivent être créés et il doit y avoir une Transition juste et équitable, une formation continue par la requalification et le perfectionnement des mineurs ainsi qu’une amélioration de la santé et de la sécurité. Les recommandations du rapport sur l’avenir du travail de la Commission mondiale de l’OIT doivent être adoptées ».
Faisaient partis du panel des représentants de l’OIT, de l’African Rainbow Minerals (minéraux arc-en-ciel africains) et de l’Association des juristes en droit de l’environnement du Zimbabwe.
Le thème du Mining Indaba alternatif, composé des acteurs de la société civile et des communautés, était quant à lui: « Devenir plus fort, aller de l’avant », et s’inscrivait dans le cadre de la célébration de ses dix années d’activité. Le deuxième jour, auquel les participants des deux Indabas ont pris part, était consacré au développement durable. Les participants au Mining Indaba alternatif se sont rendus sur le lieu du Mining Indaba pour présenter aux compagnies minières la liste de leurs revendications en faveur d’un partage équitable des bénéfices de l’exploitation minière pour les communautés et d’une extraction minière durable les respectant.
Le Mining Indaba alternatif qui, cette année, comptait 500 délégués provenant de 26 pays, est un mouvement en faveur des communautés affectées par les mines visant à faire entendre leur voix, réfléchir, apprendre, partager et mobiliser sur les droits des communautés.
Figurent parmi ses succès, un meilleur engagement avec les gouvernements, contraignant les compagnies minières à dialoguer avec les communautés, y compris les femmes et, dans certains cas, obligeant les compagnies à travers la mobilisation communautaire à respecter la législation environnementale. Le Mining Indaba alternatif, soutenu par IndustriALL et d’autres organisations, milite également pour la mise en œuvre d’une Vision africaine de l’extraction minière, et l’engagement de l’Union africaine et des gouvernements; et représente les mineurs artisanaux et à petite échelle.
Glen Mpufane, directeur d’IndustriALL en charge de l’exploitation minière, a rappelé durant un autre panel que « les coûts sociaux et environnementaux de l’exploitation minière ne sont pas reflétés dans les bilans des entreprises mais externalisés et répercutés sur les travailleurs, leurs familles, les communautés pauvres et l’état. Les accidents du travail et les maladies professionnelles ont des implications sociales et économiques énormes pour la société. Les coûts indirects comprennent les coûts de la perte des sources de revenus et du revenu pour les personnes à charge, ainsi que les coûts associés aux soins à domicile prodigués par les familles et la communauté. »
Les Présidents Nana Akufo-Addo, du Ghana, et Cyril Ramaphosa, d’Afrique du Sud, ont déclaré au Mining Indaba que l’extraction minière pourrait permettre un développement économique durable en Afrique grâce à la création d’emplois et au développement des infrastructures.