24 avril, 2013Les affiliés de IndustriALL se mobilisent contre l’adoption d’un projet de loi qui préconise une plus grande flexibilité du marché du travail contre les droits des travailleurs et travailleuses.
Ces dernières années, plus de 30 projets de loi ont été présentés au Parlement sur l’externalisation qui, jusqu’à présent, n’a pas été réglementée au Brésil. Le projet de loi présenté par le député Sandro Mabel, qui bénéficie du soutien des représentants du monde des affaires, est le plus avancé dans le processus parlementaire pour son adoption par le Congrès. Si ce texte est adopté, il affaiblira l’emploi permanent et direct au Brésil, et permettra l’externalisation, ce qui est inquiétant, notamment pour des emplois concernant des activités permanentes et normales dans l’entreprise utilisatrice.
Le projet de loi de Mabel ne prend pas en considération les droits des travailleurs et travailleuses, et libère les firmes de leurs obligations dans le travail, en les transférant à l’entreprise externalisée. Il ne comporte pas l’obligation d’informer les syndicats des détails du contrat de fourniture de service. Il n’impose pas non plus à l’utilisateur de faire bénéficier le personnel sous contrat dans des services de cafétéria ou médicaux, des mêmes avantages dont bénéficient ses salariés employés directement.
Alors qu’il est nécessaire de réglementer l’externalisation au Brésil, le projet de loi de Mabel, au lieu d’apporter une solution aux travailleurs et travailleuses, provoquera une détérioration de leur situation. Il y a actuellement environ 10 millions de personnes employées dans des services externalisés au Brésil, qui représentent 25 pour cent de la main-d’œuvre dans le secteur structuré de l’économie. Selon une étude réalisée par la CUT, le personnel externalisé a une journée de travail plus longue et gagne en moyenne 27 pour cent de moins que les personnes occupant un emploi permanent. Selon la même source, 8 accidents du travail sur 10 touchent les travailleurs et travailleuses externalisés.
Les affiliés de IndustriALL se mobilisent contre l’adoption de ce projet de loi. Par l’intermédiaire de membres du Parlement, plusieurs syndicats ont proposé des amendements au comité parlementaire chargé d’examiner le projet de loi, et la centrale nationale brésilienne CUT (Central Unica dos Trabalhadores) a demandé à ses membres de manifester le 18 avril contre l’externalisation.
Beaucoup de manifestations ont eu lieu ces dernières années dans le pays. Un forum de défense des travailleurs et travailleuses externalisés qui rassemble plusieurs secteurs de la société civile (universitaires, ONG) et plusieurs syndicats, a été créé en 2011 et organise régulièrement des évènements et des réunions pour obtenir une prise de conscience parmi les travailleurs et travailleuses et dans la grande masse du public. Le forum s’est encore réuni le 19 avril pour élaborer une stratégie de campagne contre l’adoption du texte de Mabel. Les affiliés de IndustriALL prévoient d’envoyer des lettres aux parlementaires sur cette question et de rencontrer des membres du comité parlementaire chargé de préparer le texte final du projet de loi qui sera ensuite débattu au Congrès avant son adoption.
IndustriALL soutient le combat mené par ses membres contre l’externalisation au Brésil et pour la protection des droits des travailleurs et travailleuses et des syndicats, et exige l’adoption d’un projet de loi en faveur de la classe ouvrière.