18 octobre, 2022110 membres de la section locale 177 d'Unifor de la cimenterie Ash Grove à Joliette, dans la province du Québec, ont repris le chemin du travail après un lock-out qui a duré plus de 16 mois et que l'employeur, le géant irlandais du ciment CRH, avait imposé après le rejet de ses offres, en mai 2021.
La majorité des membres d'Unifor ont voté en faveur de la recommandation du conciliateur du ministère de l'Emploi et du Travail. Avec la nouvelle convention, ils reçoivent une hausse des salaires de 7,5 pour cent, et encore 3,5 pour cent l'année suivante. La troisième année, la hausse salariale sera équivalente à l'indice des prix à la consommation.
Les travailleurs reprennent progressivement le travail, une reprise qui s'étalera sur une vingtaine de jours.
Tout au long de ce long conflit, les adhérents d'Unifor d'Ash Grove, à Joliette, ont pu compter sur la solidarité, le soutien et l'aide financière d'autres syndicats de tout le pays.
"Nous sommes très fiers de nos membres et extrêmement reconnaissants pour tout le soutien que nous avons reçu de sections locales d'Unifor de tout le Canada et d'autres syndicats. Cette aide financière nous a permis de poursuivre la lutte jusqu'au bout,"
a déclaré le président de la section locale, Eric Giasson.
Ce conflit a son importance parce qu'il avait été porté devant le tribunal administratif du travail par Unifor qui contestait le recours illégal à des travailleurs de remplacement (des jaunes) pendant les lock-outs annoncés par l'employeur. Le syndicat avait obtenu gain de cause, le tribunal ayant statué que l'entreprise utilisait des travailleurs en télétravail, ce qui était contraire aux dispositions du code du travail relatives aux briseurs de grève, même s'ils ne travaillaient pas dans les locaux de l'entreprise proprement dits.
Ce jugement, qui étend le champ d'application des dispositions anti-jaunes au télétravail, a secoué le monde du travail. L'employeur a fait appel et la procédure est toujours en cours.
"Nous sommes fiers de la détermination de nos membres qui ont tenu bon et n'ont jamais cédé. Grâce à leur ténacité, ce conflit se règle de façon favorable. Il est temps maintenant de panser les plaies et de reprendre une vie normale,"
a dit Daniel Cloutier, le directeur québécois d'Unifor.
Alexander Ivanou, le directeur d'IndustriALL en charge des industries des matériaux, a déclaré :
"IndustriALL félicite les membres de la section locale 177 d'Unifor pour leur force et leur résistance exemplaires qui leur ont permis de mener cet interminable lock-out à son terme et de signer une nouvelle convention."