18 juillet, 2018Le charbonnage Mindeli de Tkibuli, en Géorgie a été fermé après que quatre mineurs ont été tués et six autres blessés.
L’affilié d’IndustriALL TUMMCIWG (Syndicat des métallurgistes, des mineurs et des chimistes de Géorgie) rapporte que ce 16 juillet la voûte d’une galerie de la mine Mindeli s’est effondrée, apparemment à la suite d’un coup de grisou. Quatre mineurs sont morts sur place à la suite de graves blessures. Six autres ont subi des brûlures et ont été emmenés à l’hôpital. Deux d’entre eux sont dans un état particulièrement grave.
Une instruction criminelle a été ouverte à l’encontre de l’entreprise propriétaire des lieux, Saknakhshiri GIG, la filiale de Georgian Industrial Group (GIG) dédiée à l’exploitation du charbon, en vertu du second paragraphe de l’Article 240 du Code criminel de Géorgie, qui concerne les infractions aux règles de sécurité dans le domaine minier, dans la construction et autres chantiers. Ces infractions sont punissables d’un emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans. La direction de la mine a été convoquée au poste de police pour interrogatoire.
Le Premier Ministre de Géorgie a décrété une journée de deuil le 16 juillet en raison de la catastrophe. Tous les sites de production des deux mines de Tkibuli resteront fermés jusqu’à la conclusion de l’enquête. Les salaires des mineurs seront versés pendant la période de chômage technique.
Auparavant, le 5 avril, l’effondrement de parois d’une galerie de la mine Mindeli avait entraîné la mort de six mineurs, trois autres étant blessés. Le TUMMCIWG avait fait appel à l’expertise d’ingénieurs étrangers, invitant des spécialistes venus d’Ukraine. Selon eux, l’accident était principalement la conséquence d’une mauvaise organisation des systèmes de travail ainsi que de santé et sécurité.
Tamaz Dolaberidze, Président du TUMMCIWG, indique :
“La déclaration du Premier Ministre concernant la décision du gouvernement reprend les revendications faites par les syndicats géorgiens après la tragédie du 5 avril. Nous avions revendiqué un arrêt provisoire des activités des mines, une étude de risques avec la participation d’experts étrangers et la prise de mesures préventives en fonction des résultats.
“Nous avions également revendiqué la prise en charge des salaires des mineurs pendant la période de chômage forcé. Si le gouvernement avait pris cette décision immédiatement comme les syndicats le demandaient, nous aurions évité l’accident du 16 juillet”.
Il n’y a pas d’emplois alternatifs à Tkibuli, et les résidents sont obligés de travailler dans les mines, avec leur niveau élevé de dangerosité.
Selon la Confédération géorgienne des Syndicats, 18 personnes ont été tuées en Géorgie à l’occasion d’accidents du travail pendant le premier trimestre de 2018.
Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, a déclaré :
’’Nous saluons la mémoire des disparus et souhaitons un prompt rétablissement à ceux qui ont été affectés par cette terrible tragédie. Nous partageons les préoccupations de notre affilié au sujet des problèmes de santé et sécurité et appelons le gouvernement géorgien à prendre des mesures efficaces en fonction des résultats de l’enquête en cours.’’