2 juin, 2014Réunis à Phnom Penh au Cambodge, des affiliés en provenance de toute l’Asie ont débattu de stratégies et mécanismes pour obtenir des salaires vitaux pour les travailleurs et travailleuses.
Le combat pour des salaires vitaux est particulièrement aigu en Asie où les pays se font concurrence pour proposer des environnements à bas salaires afin de s’attirer des acheteurs internationaux pour leurs industries de la confection, de l’électronique et d’autres chaînes d’approvisionnement.
Ces affiliés venus d’Inde, du Népal, du Pakistan, du Bangladesh, de Thaïlande, des Philippines, du Cambodge, du Vietnam et d’Indonésie sont tous engagés dans des luttes pour hausser les salaires, d’abord en faisant campagne pour des augmentations des salaires minima mais aussi par le biais des négociations collectives. L’Atelier régional d’IndustriALL sur le salaire vital, qui s’est tenu les 27 et 28 mai à Phnom Penh, au Cambodge, leur a donné l’opportunité de partager leurs expériences et de mettre au point des plans d’action.
Pour la plupart des pays de la région, les mécanismes gouvernementaux de fixation du salaire minimum au plan national, régional ou sectoriel sont utilisés en tant que moyen principal pour faire progresser les salaires, mais aucun de ceux-ci ne fournit des salaires vitaux. Là où les syndicats ont suffisamment de force et de capacités, les salaires minima sont complétés par des négociations collectives à l’échelle des entreprises. Ce n’est que rarement que les syndicats sont en mesure de négocier des hausses de salaires qui s’appliquent au-delà de telle ou telle usine en particulier. Des exemples ont été donnés de conventions d’entreprise qui concernent plusieurs usines du même pays, de conventions passées dans une usine qui couvrent aussi les sous-traitants de celle-ci et de négociations à niveau régional avec des associations patronales.
Cet atelier s’est penché sur la façon dont les syndicats pouvaient étendre la négociation collective au-delà du niveau des usines et pouvoir ainsi obtenir de meilleurs salaires pour des catégories plus larges de travailleurs. L’unité entre les affiliés est cruciale dans ce processus. Les compétences en matière de négociation collective doivent également être améliorées, en particulier s’agissant d’argumenter en faveur de salaires vitaux. Un exposé bien utile a été fait par WageIndicator qui collecte des statistiques sur les salaires dans un grand nombre de pays et qui peuvent être utilisées pour les besoins de la négociation (www.wageindicator.org).
Les affiliés se sont accordés à dire que l’accent mis par IndustriALL sur les salaires vitaux donnait l’occasion d’élever des campagnes nationales au niveau d’actions de solidarité mondiales. Il existe un potentiel pour obtenir des accords sur les salaires vitaux dans des pays spécifiques avec d’un côté les syndicats et les FSI et de l’autre les enseignes et leurs fournisseurs, en suivant le modèle établi par l’Accord sur le Bangladesh. La solidarité internationale sera nécessaire pour amener les enseignes à discuter salaire vital avec leurs fournisseurs.
L’atelier a conclu que pour parvenir à obtenir des salaires vitaux, les syndicats auront besoin d’aller au-delà de la négociation au niveau de l’entreprise et des mécanismes de fixation des salaires minima par les gouvernements. Les syndicats thaïs des industries du textile, de la confection et de la chaussure sont en train de considérer la façon d’entamer le processus de discussion avec la fédération des employeurs du secteur sur la question du salaire vital.
La stratégie d’IndustriALL en matière de salaire vital sera débattue à niveau mondial par le Comité exécutif lors de sa prochaine réunion les 25 et 26 juin à Genève.