11 mars, 2016Les syndicats représentant les travailleurs de General Electric (GE) en Europe appellent à une journée d'action, le 8 avril, pour s'opposer au plan de restructuration de l'entreprise.
GE est devenu un acteur majeur de l'industrie de l'énergie européenne après le achat d'Alstom Power en novembre 2015 et sa présence en Europe est devenue aussi importante qu'elle l'est aux États-Unis. Trois mois à peine après avoir conclu ce rachat, il veut réaliser 3 milliards € d'économies en supprimant 6.500 emplois un peu partout en Europe.
Le groupe de coordination syndicale d'IndustriALL European Trade Union se mobilise pour une journée d'action qui aura lieu le même jour devant le siège de l'entreprise, à Paris, et plusieurs de ses sites en Europe.
Les syndicats demandent à la direction de GE d'arrêter ce plan de restructuration et d'adopter plutôt une stratégie industrielle cohérente et durable qui garantisse l'avenir de l'emploi et le secteur européen de l'énergie.
Cette mobilisation est l'étape suivante d'une série d'actions qui ont déjà été menées en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne et en Suisse.
En plus des suppressions d'emplois, les travailleurs de GE sont confrontés à une direction qui refuse de dévoiler sa gestion d'entreprise, en particulier ce qui touche à l'investissement, à l'innovation, au financement, au lancement de nouveaux projets de technologie, ainsi qu'aux nouvelles capacités de production et de recherche qui s'imposent pour répondre à la demande croissante d'énergie renouvelable.
Les syndicats demandent que la direction de GE :
- Suspende les suppressions d'emplois et le plan de restructuration;
- Présente un projet industriel digne de ce nom;
- Respecte ses obligations nationales et internationales en matière d'information et de consultation des travailleurs;
- Prenne en considération les alternatives proposées par les représentants des travailleurs.
Ses bénéfices ont fondu dans le secteur pétrolier et gazier et GE procède à des coupes sombres dans les coûts de tous ses départements. Il compte recourir à l'informatique pour automatiser la fourniture d'énergie en devenant ce qu'il appelle une "entreprise industrielle numérique".
En plus des États-Unis, dans la foulée du rachat d'Alstom, GE consolide sa position dans le monde entier, en Inde notamment et dans toute l'Afrique. Il envisage également d'investir dans le pétrole et le gaz en Iran.
Les syndicats européens appellent à une action de solidarité des travailleurs de GE d'autres pays, l'objectif étant d'opposer une riposte internationale à l'entreprise.
"IndustriALL Global Union soutient ses affiliés dans cette journée d'action contre GE", a déclaré Kemal Özkan, son Secrétaire général adjoint. "General Electric doit entendre leur voix, accepter leur message et faire ce qu'il faut."
Si vous voulez participer à cette journée d'action, faites-le au moyen du hashtag #EUActionDay_GE.