29 novembre, 2018Les femmes représentent plus de 80 pour cent des travailleurs dans le secteur textile et de l’habillement en pleine expansion en Ethiopie. Une bonne compréhension du droit du travail est indispensable à l’amélioration des relations du travail.
Un atelier de cinq jours tenu à Addis-Abeba, du 26 au 30 novembre, qui a attiré 19 membres des Comités des femmes rattachés aux usines textiles, de confection et de fabrication de chaussures, a reconnu le rôle central du droit dans les contrats de travail et l’importance des contrats écrits. Les conventions collectives protègent également les droits des travailleurs, améliorent les conditions de travail et aident à mieux déterminer les salaires.
Parmi les sujets discutés en détail figuraient le contenu de la législation sur les droits fondamentaux et les obligations des travailleurs et des employeurs, la liberté syndicale, les dispositions de la Proclamation relative au travail, le traitement des griefs et la résolution des conflits sur les lieux de travail. La ratification par l’Ethiopie des Conventions de l’OIT sur la liberté syndicale, la protection du doit syndical et la négociation collective a également été mentionnée.
Les exemples donnés ont été tirés de la jurisprudence éthiopienne et portaient sur les licenciements, les congés maladie et maternité, ainsi que la santé et la sécurité au travail. S’agissant de ce dernier point, le droit stipule que l’employeur doit, entre autres dispositions, donner des instructions claires aux travailleurs, engager un spécialiste de la santé et de la sécurité, fournir des équipements de protection et déclarer les accidents.
Organisé par la Fédération industrielle des syndicats des travailleurs du textile, du cuir et de la confection (IFTLGWU), avec le soutien du Bureau régional d’IndustriALL Global Union pour l’Afrique subsaharienne et FNV Mondiaal, l’atelier a fait ressortir certaines sections du droit, notamment celle sur les licenciements abusifs, que les syndicats souhaiteraient voir changer. Par ailleurs, les syndicats voulaient l’inclusion des salaires minimums dans le droit du travail modifié, et la reconnaissance des droits des travailleurs dans les zones industrielles.
Les syndicats ont indiqué qu’ils continueront à lutter contre la sous-traitance qui, dans la majorité des cas, remplace les emplois permanents par des emplois précaires.
L’atelier a été animé par Alem Abraha, un expert juridique de l’Université de Mekelle.
Sisay Tulu, Coordinateur d’IndustriALL pour l’Ethiopie, a noté:
« Il est important de comprendre le droit du travail pour s’opposer aux situations où les employeurs exploitent les travailleurs n’ayant pas une pleine et entière compréhension de la législation, ce qui conduit généralement à leur exploitation dans les usines. La situation change souvent quand les travailleurs comprennent mieux les règlements et sont capables de défendre leurs droits ».