10 septembre, 2019Les travailleurs de Kumho Tire, implantée à Macon, en Géorgie, ont voté pour devenir membres de l’affilié à IndustriALL Global Union, le Syndicat des Métallos (USW), après qu'un juge ait statué à la violation par l'entreprise des droits des travailleurs lors d'une première élection organisée deux ans auparavant.
Quelque 141 travailleurs contre 137 ont voté pour le Syndicat des Métallos lors de l’élection des 5 et 6 septembre. Néanmoins, avant l’annonce des résultats officiels, le National Labor Relations Board (NLRB – dont l’équivalent français serait l’Inspection du travail) décidera des 13 scrutins contestés lors d'une prochaine audience.
Kumho Tire, qui fournit des pneus aux entreprises automobiles, telles que Chrysler, Hyundai et Kia, a dépensé des centaines de milliers de dollars en consultants antisyndicaux pour tenter d’empêcher le Syndicat des Métallos d’organiser les travailleurs au sein de l'usine de fabrication de pneumatiques.
Après avoir échoué de justesse à remporter le premier vote en octobre 2017, le Syndicat des Métallos a déposé une plainte auprès du NLRB, accusant la société coréenne de conduite illégale dans ses efforts pour museler le syndicat.
IndustriALL et, en particulier, son affilié, le syndicat coréen des travailleurs de la métallurgie (KMWU), qui représente plus de 3 500 travailleurs à Kumho Tire en Corée du Sud, ont soutenu les travailleurs de Macon dans leur combat pour avoir une représentation syndicale avant et après la tenue des élections d’octobre 2017.
Dans une décision de justice rendue en mai 2019, le juge en droit administratif Arthur J. Amchan a écrit que la conduite illégale de l'entreprise était « généralisée » et qu'elle justifiait non seulement une nouvelle élection, mais aussi l’application d’un recours « extraordinaire » exigeant des responsables de l'entreprise de lire une note aux employés énonçant toutes les violations.
Parmi les violations commises par Kumho à l’encontre des travailleurs, et énoncées par Amchan, figuraient l'interrogatoire illégal des employés, des menaces de licenciement des militants syndicaux, la menace de fermeture de l'usine et la création d'une sensation d’être surveillé.
Bien que plus de 60 pour cent des travailleurs se soient prononcés en faveur de la tenue d’une deuxième élection, la direction de Kumho a fait pression sur ses employés pour qu'ils ne se syndiquent pas au deuxième tour de scrutin, leur ayant imposé, jusqu’aux élections de septembre, des entrevues individuelles avec des consultants antisyndicaux payés 12 000 dollars par jour.
« Trop souvent, les entreprises essaient de malmener et d'intimider les travailleurs qui veulent simplement exercer leur droit à négocier collectivement », a déclaré le président d’USW International, Thomas M. Conway. « C’est une stratégie totalement perdante. Plutôt que de s’attaquer à leurs propres travailleurs, les employeurs devraient travailler avec eux pour construire un avenir meilleur pour tous ».
Le Secrétaire général d'IndustriALL, Valter Sanches, a déclaré:
« Nous félicitons le Syndicat des Métallos pour ce résultat, avec tout le respect dû aux travailleurs qui ont défendu courageusement le droit à adhérer à un syndicat face au passé d'intimidations et de menaces proférées par l'entreprise. Nous exhortons la direction de Kumho Tire à Macon à reconnaître le résultat du vote et à travailler avec les représentants du Syndicat des Métallos pour aboutir à une convention collective équitable ».