27 mai, 2014Les activités d’IndustriALL Global Union dans l’industrie automobile sont centrées sur la construction d’une force syndicale à travers les réseaux d’entreprises et le recours aux pressions ciblées dans certains pays pour tenir les entreprises multinationales responsables de leurs actions à l’échelle mondiale.
Enquête
Texte: Tom Grinter
Le tableau ci-dessous donne une indication des structures syndicales internationales développées au sein des principales entreprises du marché automobile. IndustriALL Global Union fait office de plaque tournante pour l’ensemble des réseaux syndicaux d’entreprise dans cette industrie. La solidarité internationale et la force syndicale sont déployées en vue de l’établissement de Comités d’entreprise mondiaux reconnus par les entreprises, qui fournissent des mécanismes du plus haut niveau permettant aux travailleurs d’avoir une influence sur la stratégie des entreprises, comme prévu dans le Programme d’action adopté par le Congrès fondateur, à Copenhague, en 2012. Dans chacune de ces instances, IndustriALL joue un rôle déterminant, reconnu par le patronat. IndustriALL dispose d’une place dans l’ensemble des réunions des Comités d’entreprise mondiaux, y compris aux assemblées où la direction rend compte de sa stratégie d’entreprise.
Affiliés d’IndustriALL qui organisent dans les principales entreprises du secteur automobile à l’échelle internationale :
Bob King, président de l’UAW et du secteur automobile d’IndustriALL :
Il y a chez IndustriALL Global Union une vision de justice économique et sociale sans frontières. En travaillant ensemble selon des approches nouvelles et innovantes, les affiliés du secteur automobile contribuent à faire de cette vision une réalité. Qu’il s’agisse des mesures urgentes prises par les travailleurs brésiliens contre les représailles patronales contre un ouvrier de Nissan à Canton ou l’action collective des syndicats de l’automobile pour condamner la répression violente chez Ssangyong Motor, en Corée, l’UAW estime que cette coopération est à la fois édifiante et efficace.
Erich Klemm, président du Comité d’entreprise mondial de Daimler :
À mesure que les firmes s’étendent et mettent en oeuvre leurs activités internationales, les représentants des travailleurs doivent développer des structures transnationales, pour empêcher que les travailleurs ne soient livrés à la merci de commandes de production globalisées et de processus décisionnels transfrontaliers. L’objectif ultime des instances internationales mises sur pied chez Daimler est de créer un espace de confiance mutuelle et une représentation des travailleurs unis en solidarité par-delà les frontières. Les réunions assurent l’égalité dans l’accès à l’information pour tous et des discussions sur un pied d’égalité avec les échelons supérieurs de la direction.
Ceci est possible grâce au soutien des syndicats internationaux – y compris les représentants des travailleurs sur les nouveaux sites. Les usines et les effectifs doivent pouvoir s’identifier mutuellement en tant qu’interlocuteurs.
L’exemple du Comité d’entreprise mondial de Volkswagen illustre le potentiel d’une telle instance. L’ensemble des directeurs des ressources humaines locaux sont invités aux réunions où les représentants des travailleurs disposent d’une plateforme pour présenter leurs plaintes locales devant la direction générale internationale au grand complet, le PDG et les syndicats. Le fait qu’aucun directeur des ressources humaines local ne souhaite engager de discussions ouvertes dans ce forum concernant des plaintes de travailleurs de son usine augmente sensiblement la possibilité qu’ont les syndicats d’entreprise de décrocher un accord en amont de ces réunions annuelles.
Les entreprises françaises du secteur automobile sont, elles aussi, bien organisées par les affiliés d’IndustriALL au niveau international. Les ACM avec Renault et PSA Peugeot-Citroën sont des accords modèles qui renferment des clauses déterminantes sur les salaires décents, les droits syndicaux, la santé et la sécurité, la couverture de la chaîne d’approvisionnement et l’établissement d’un Comité d’entreprise mondial subséquemment à la mise en oeuvre.
Helmut Lense, directeur pour les secteurs Automobile et Caoutchouc d’IndustriALL, a déclaré à propos des Comités d’entreprise mondiaux :
Les entreprises doivent prendre en charge les frais de déplacement et de participation aux réunions, pas à cause de la loi mais en raison du pouvoir des syndicats. Il n’est pas question que cette prise en charge nuise à l’indépendance du syndicat. En fonction du pays où est basé le siège social de l’entreprise, ces réunions sont généralement organisées sous l’égide des Comités d’entreprise respectifs et non de la direction. Le Comité d’entreprise invite la direction à la réunion et prie le PDG d’y assister en personne et de présenter un rapport au syndicat.
Ce que les syndicats disent à la direction c’est que les travailleurs ont besoin d’une structure mondiale, que ce n’est ni à la direction ni aux syndicats de payer leurs billets d’avion pour assister aux réunions internationales. Vous faites votre boulot en tant que dirigeants d’entreprise et nous faisons le nôtre en tant que syndicat à l’échelon mondial. Chacune des parties fait son boulot et c’est payé par l’entreprise.
Quand une entreprise est dotée d’une structure mondiale approuvée, reconnue et financée par elle, le syndicat a le pouvoir d’obliger cette entreprise à accepter, reconnaître et payer. Il peut arriver que de telles structures n’existent pas dans d’autres entreprises car les syndicats qui représentent les travailleurs dans l’entreprise ne disposent pas encore de suffisamment de force pour les faire accepter.
Il existe dans cette industrie un grand nombre de systèmes de normalisation et d’accords afférents aux relations du travail qui contraignent par la pression les autres entreprises du secteur automobile à emboîter le pas à celles qui l’ont déjà fait.
L’Accord-cadre mondial avec Ford est le seul ACM souscrit par IndustriALL avec une entreprise étasunienne. Et le modèle d’influence se répercute en aval de la chaîne d’approvisionnement, là où survient la majeure partie des violations.
La chaîne d’approvisionnement acquiert une importance d’autant plus notable dans le secteur automobile que dans les autres industries dès lors qu’entre 70 et 80 de la valeur moyenne d’une voiture provient de la chaîne d’approvisionnement. Par ailleurs, le secteur automobile ne fait pas exception à la tendance générale qui veut que la majorité des atteintes aux droits des travailleurs surviennent au niveau de la chaîne d’approvisionnement. Veiller à l’inclusion de la chaîne d’approvisionnement dans les accordscadres internationaux est une priorité pour notre secteur. Le graphique circulaire ci-dessus permet d’apprécier le grand nombre d’ACM souscrits par IndustriALL avec des entreprises de la chaîne d’approvisionnement, dont la majorité sont des firmes allemandes, comme Bosch, Mann & Hummel et ZF, notamment.
Les accords mondiaux sur les relations du travail souscrits avec BMW, Renault, PSA et VW ont été déterminants pour la résolution de conflits avec les fournisseurs de pièces automobiles. IndustriALL est régulièrement amenée à coordonner des interventions internationales en réponse à des violations de droits survenant chez des fabricants de la chaîne d’approvisionnement automobile en Turquie. Ces interventions d’IndustriALL sont considérablement renforcées par l’effet de levier que procure le réseau de l’ACM avec les principales marques automobiles qui achètent le produit, qu’il s’agisse de joints d’étanchéité pour moteurs, de roulements à bille ou de jantes.
« Exporter » la force syndicale
Le syndicat allemand IG Metall est le plus grand affilié d’IndustriALL Global Union. La densité syndicale élevée et des effectifs en progression constante ont valu à IG Metall d’occuper une position dominante dans le processus de Comité d’entreprise en Allemagne, lequel avait, à son origine, été pensé comme un moyen d’affaiblir les syndicats allemands. IG Metall fait valoir son pouvoir influence dans les conseils d’administration de l’ensemble des grandes entreprises allemandes du secteur.
Partout dans le monde, les gens continuent de travailler dans des conditions atroces et sont persécutés et opprimés parce qu’ils organisent un syndicat »,
affirme Berthold Huber, président d’IndustriALL Global Union.
Notre tâche fondamentale est de faire respecter des normes sociales minimums pour rendre la mondialisation plus humaine. Nous négocions avec des entreprises sur des accords-cadres internationaux, de manière à établir des conditions minimums dans tous les sites propres de l’entreprise, de même que dans sa chaîne d’approvisionnement. »
Également important et influent, le syndicat IG BCE exerce une pression considérable sur les secteurs de l’approvisionnement comme les industries du pneu, du verre et du cuir, tandis que le CNM-CUT du Brésil est activement engagé dans les activités internationales du secteur automobile, où il a une représentation forte.
De même, le Syndicat nippon des travailleurs de l’automobile (Japanese Auto Workers Union, JAW) tire parti de sa forte densité syndicale et de son influence auprès du patronat des entreprises multinationales pour mener des campagnes de pression en soutien aux travailleurs de l’automobile d’autres pays.
Les exemples concrets incluent le soutien aux campagnes de syndicalisation de l’UAW dans les chaînes de montage Nissan à Canton, Mississipi, le syndicat STUHM dans l’usine Honda de Jalisco et les efforts d’organisation d’UNIFOR chez Toyota Canada.
Le JAW mène également diverses activités en vue du développement de réseaux syndicaux en Asie. C’est aussi à l’initiative du JAW que fut lancé, en août 2013, le Réseau asiatique des travailleurs de l’automobile. Le nouveau réseau se base sur la notion commune que :
… il est extrêmement important pour les syndicats asiatiques des travailleurs de l’automobile de s’unir en solidarité et d’échanger des idées et des points de vue. Nous espérons que cela… contribuera à approfondir les relations entre les syndicats des travailleurs de l’automobile et conduira à terme à l’établissement de réseaux syndicaux au sein des entreprises multinationales tel qu’envisagés par IndustriALL.
La solidarité internationale à l’oeuvre
Les affiliés d’IndustriALL du secteur automobile de tous les continents luttent les uns pour les autres car ils savent que la seule façon de construire une industrie durable est d’instaurer des conditions de travail décentes partout.
Les affiliés se battent contre des constructeurs automobiles vindicatifs et des gouvernements complices en Inde, en Corée, au Mexique, en Russie et en Turquie, pour ne citer que quelques exemples.
De même, les travailleurs de l’automobile en Inde sont livrés à une lutte incessante pour leurs droits syndicaux élémentaires et ont tout à gagner d’une solidarité internationale accrue émanant du réseau syndical mondial.
Comme le cas très médiatisé du conflit en cours en Inde dans l’usine de motos de la firme nippone Maruti Suzuki, à Manesar. Du 15 au 31 janvier 2014, plus de 2000 manifestants ont pris part à une marche sur Delhi depuis l’État voisin d’Haryana pour réclamer la libération de 147 employés incarcérés et la réintégration de 2300 travailleurs mis à pied.
En décembre 2012, la direction locale du fabricant multinational finlandais de pièces automobiles PKC a sommairement congédié 100 employés qui avaient participé à une campagne de syndicalisation à Los Mineros. L’action visait, entre autres tactiques jugées inacceptables par le patronat, à maintenir le contrat de protection dans l’usine de Ciudad Acuña, au Mexique.
IndustriALL apporte son soutien à un syndicat des travailleurs de Volkswagen, SITIA, pour aider celui-ci à acquérir une structure de fédération, et ce principalement pour pouvoir organiser de nouvelles usines de pièces automobiles au Mexique. La portée du syndicat engloberait, dès lors, les fournisseurs de pièces détachées.
Gabriela Pignanelli, co-présidente du secteur de l’industrie, est elle-même issue des rangs du syndicat SMATA (syndicat argentin des travailleurs de l’automobile) qui est en train de renouer avec les activités internationales et devient de plus en plus actif.
« Quand nous nous battons, nous gagnons »
L’affilié sud-africain NUMSA se mobilise régulièrement pour obtenir des améliorations pour ses membres dans le secteur de l’automobile et est responsable de l’établissement de la négociation collective sectorielle. À titre d’exemple, en octobre 2013, les travailleurs des pièces détachées automobiles représentés par NUMSA ont pris part à une grève de quatre semaines à l’issue de laquelle ils ont décroché une nouvelle convention collective d’une durée de trois ans et des augmentations salariales annuelles de 10,8 et 8%.
On peut compter sur l’engagement régulier du syndicat NUMSA dans des actions de solidarité avec les travailleurs de l’automobile d’autres pays. L’action en soutien à la campagne de syndicalisation de l’UAW chez Nissan a été de grande envergure. Au milieu de 2013, le syndicat NUMSA a accueilli une délégation de l’UAW dans le cadre d’une semaine d’activités à fort impact médiatique qui a culminé avec une mobilisation devant l’ambassade du Japon réclamant l’intervention du gouvernement contre les activités antisyndicales dans l’usine Nissan au Mississippi.
L’ITUWA a réussi à arracher plusieurs conventions collectives favorables en Russie grâce à la mobilisation de ses effectifs chez Ford, Volkswagen et Benteler Automotive. Depuis son établissement à l’issue d’une grève couronnée de succès chez Ford à Saint Petersburg en 2007, l’ITUWA organise les travailleurs chez 17 constructeurs et fournisseurs du secteur automobile.
Pas de liberté syndicale pour les travailleurs de Volkswagen aux États-Unis
L’UAW (United Auto Workers) a joué un rôle historique au niveau du secteur et continue de le faire à l’heure actuelle. Les différentes campagnes d’organisation de l’UAW dans des usines de multinationales non américaines se poursuivent et se trouvent à des étapes différentes. Elles bénéficient toutes d’un soutien syndical international important. Les élections sociales qui ont eu lieu chez Volkswagen, à Chattanooga, Tennessee, du 12 au 14 février, ont confirmé aux yeux du monde entier que les droits fondamentaux des travailleurs n’existent pas aux États-Unis.
Si ce vote important a déraillé, c’est de toute évidence le résultat d’une ingérence politique extérieure.
L’UAW a porté plainte auprès du National Labour Relations Board (NLRB), aux États- Unis, contre la conduite en sous-main et déviante de responsables élus politiquement lors des élections sociales chez Volkswagen, à Chattanooga. L’UAW a perdu le vote sur la représentation par 626 voix contre 712, mais malgré la neutralité de Volkswagen et l’octroi à l’UAW du droit d’accès à l’usine, une exception dans le contexte d’une telle procédure aux États-Unis, des politiciens du Tennessee se sont inexplicablement ingérés dans le processus et, ce faisant, ont peut-être compromis l’expansion future de Volkswagen à Chattanooga.
Plusieurs responsables élus du parti républicain au Tennessee, dont le gouverneur du Tennessee, Bill Haslam, le sénateur Bob Corker et le très influent sénateur Bo Watson se sont empressés de se rallier aux lobbys ultraconservateurs qui sont descendus sur Chattanooga pour écraser l’UAW et balayer l’accord de neutralité de 22 pages négocié entre l’UAW et Volkswagen, en collaboration avec la centrale syndicale allemande IG Metall.
Il y a avait une différence de quarantetrois votes,
a affirmé le secrétaire aux finances de l’UAW, Dennis Williams lors d’une conférence de presse tenue après le vote.
… C’est très troublant quand ça arrive aux États-Unis d’Amérique, quand une entreprise et un syndicat s’assoient autour d’une même table pour organiser un processus électoral juste et équitable.
Organisation des travailleurs de Nissan aux États-Unis
À partir du moment où les travailleurs de Nissan dans la ville de Canton, dans le Mississippi, ont commencé à se mobiliser pour former un syndicat et ont sollicité l’assistance de l’UAW, la direction a réagi avec force en organisant des réunions groupées et individuelles intensives et en diffusant des vidéos antisyndicales pour communiquer sa ferme opposition au syndicat. Ces activités ont créé un climat de peur et d’intimidation qui constitue manifestement une atteinte au droit de libre choix des travailleurs en matière de syndicalisation.
Dans une lettre adressée au PDG du groupe, Carlos Ghosn, en mars 2014, IndustriALL a exprimé de sérieuses inquiétudes concernant la réponse de Renault-Nissan aux efforts de syndicalisation aux États-Unis.
Dans sa lettre, le secrétaire général Jyrki Raina a écrit :
Bien que je salue le fait que Renault ait souscrit l’Accord-cadre mondial (ACM) et l’engagement public de l’Alliance à respecter les normes du travail internationales, y compris celles inscrites dans les Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales et le Pacte mondial des Nations Unies, il est important de reconnaître que la conduite de Nissan dans ses usines de montage aux États-Unis n’est pas conforme à ces normes du travail internationalement reconnues. Renault- Nissan ne peut prétendre qu’elle respecte les droits humains alors qu’elle se contente de se conformer à la législation du travail faible des États-Unis.
Dans le cadre de son soutien à la campagne d’organisation de l’UAW chez Nissan, IndustriALL travaille en collaboration avec ses affiliés du secteur automobile au Japon, en France, au Brésil, en Afrique du Sud et ailleurs dans le monde.
Établissement d’un plan d’action commun
En sa qualité de directeur d’IndustriALL chargé des secteurs automobile et caoutchouc, Helmut Lense facilite les réunions annuelles du Groupe de travail IndustriALL pour l’industrie automobile, qui rassemble les syndicats du secteur automobile de pas moins de 18 pays et l’ensemble des entreprises du secteur.
Le groupe de travail mène des discussions et établit des stratégies communes et des plans d’action concrets au niveau du secteur pour stabiliser les relations entre syndicats, entreprises et gouvernements, soutenir la syndicalisation partout et contribuer au renforcement des syndicats existants et nouveaux dans le secteur, conformément au Programme d’action d’IndustriALL.
Le choix du lieu de tenue des réunions du groupe de travail répond d’une décision stratégique ; la première réunion s’est tenue à Détroit, en 2010, et a donné lieu à une discussion sur les stratégies d’organisation de l’UAW. Les réunions de 2011 et 2012 se sont tenues en Inde et en Russie respectivement et visaient à forger des liens entre les syndicats locaux qui éprouvaient des difficultés à entreprendre des campagnes d’organisation et des représentants des syndicats des travailleurs des mêmes entreprises dans les pays des sièges sociaux. En 2013, la réunion s’est tenue au Japon, dans le but de nouer des liens avec les syndicats nippons. Enfin en 2014, le groupe de travail se réunira en Thaïlande, pour renforcer le mouvement syndical asiatique au niveau de ce secteur et montrer aux syndicats asiatiques qu’IndustriALL accorde une importance stratégique à la région et soutient leurs efforts.
Parmi les autres domaines d’action importants au niveau du secteur, il conviendra de cibler plus particulièrement les pays suivants : Mexique, Inde, Russie et Chine.
L’Inde a commencé à faire l’objet d’un focus spécifique en 2014 aux fins de construire l’unité entre les syndicats indiens du secteur automobile et de développer les liens et la solidarité entre les syndicats locaux et ceux des pays des sièges sociaux des différents constructeurs automobiles comme Ford et Daimler, pour ne citer qu’eux. L’année prochaine commencera un nouveau focus sur la Russie cependant que le focus sur le Mexique, amorcé en 2013, se poursuivra.
Ces activités spécifiques aux pays sont menées en collaboration avec un groupe réduit de dirigeants syndicaux qui jouissent d’une réelle influence au sein de leurs entreprises respectives. Chaque atelier de travail est organisé selon une structure similaire et autour de deux priorités, à savoir une sensibilisation accrue aux conditions locales et la construction de liens entre le syndicat local et les syndicats des pays où sont basés les sièges sociaux.
Extrait du Plan d’action IndustriALL Global Union :
Dans le cadre de sa mission, IndustriALL entreprendra des actions pour atteindre les objectifs suivants:
- Développer des campagnes de recrutement et de syndicalisation transfrontalières en se servant des réseaux syndicaux dans les EMN et des accords-cadres mondiaux (ACM)
- Mettre en place un véritable pouvoir syndical pour rééquilibrer le pouvoir détenu par les EMN en faveur des salariés, en unifiant les travailleurs et travailleuses dans des réseaux en vue d’actions solidaires et communes, notamment lors de campagnes mondiales au niveau de l’entreprise
- Militer pour obtenir la reconnaissance des employeurs et formaliser les comités d’entreprise et les réseaux mondiaux
- Rechercher des accords avec des EMN pour établir des mécanismes de dialogue social régulier au niveau mondial et/ou régional et parvenir à des relations sociales constructives menant à des négociations au niveau mondial
- Développer les procédures de syndicalisation nécessaires pour permettre la conclusion d’accords au-delà des ACM avec les EMN
Jyrki Raina, secrétaire général, IndustriALL Global Union
Nous sommes fiers des progrès accomplis envers la construction de la force syndicale à travers les réseaux dans le secteur automobile. Des réseaux solides combinés à des taux élevés de syndicalisation dans le secteur contribuent au renforcement du pouvoir des travailleurs à travers la chaîne d’approvisionnement et font des ACM un outil puissant. Dans le contexte de l’économie globalisée, les ACM restent l’un des meilleurs moyens de sauvegarder les droits des travailleurs et d’améliorer les conditions dans les entreprises multinationales. Nous continuerons à soutenir les ACM pour négocier, surveiller l’application et améliorer les conditions. Le capital mondial représente une force colossale dont le pouvoir doit être tempéré par le pouvoir des citoyens unis dans l’action.