18 avril, 2013Le syndicat des travailleurs de l’électricité du Zimbabwe (Zewu) a remporté une victoire historique, le 8 avril, contre Zesa Holdings, après la décision du tribunal selon laquelle l’entreprise avait enfreint la loi sur le travail en ne respectant pas l’accord qui autorisait la négociation collective.
Zesa, entreprise semi-publique d’électricité du Zimbabwe, n’avait pas respecté une convention collective qui l’obligeait à payer à son personnel le salaire minimum de 275 USD par mois. En conséquence, Zewu avait engagé une action pénale contre Zesa pour non respect de l’accord. Le procureur général a estimé que Zesa avait délibérément refusé de donner aux travailleurs et travailleuses le montant qui leur était dû, et que l’entreprise avait commis une infraction en contrevenant à la loi sur le travail.
Le magistrat a déclaré dans son jugement: “Nous avons trouvé Zesa coupable de non respect du SI 50 (enregistrement de la convention collective) qui oblige à verser l’augmentation salariale de 2012. Les faits retenus contre Zesa sont accablants. Quand les négociations sur la convention collective ont eu lieu en 2012, Zesa était présente à la table des négociations et donc pleinement informée de la création du SI 50. Pour cela, et pour tous les autres faits exposés devant l’honorable tribunal, l’État a trouvé que ZESA était indubitablement coupable”.
Le tribunal a ordonné à Zesa de payer une amende de 400 USD, de respecter l’accord et de restituer les sommes dues, en demandant à Zesa de verser aux travailleurs et travailleuses 60 millions d’USD pour les retards salariaux, faute de quoi il y aurait saisie sur les biens.
Cette décision de justice a provoqué des scènes de réjouissances parmi les 3.000 salariés de Zesa. La présidente du Zewu, Angeline Chitambo, a déclaré dans un commentaire sur le jugement “que cela donne une grande leçon aux employeurs qui ont surchargé de travail leurs salariés et les ont sous-payés… et que justice a finalement prévalu sur les forces du mal”.
Chitambo avait été injustement mise à pied l’année dernière par Zesa pour avoir, selon les dires, incité les travailleurs et travailleuses à se mettre en grève pour non respect de la convention collective. Elle poursuit actuellement son combat aux côtés de son syndicat, ZEWU, pour obtenir sa réintégration.