29 août, 2018La Colombie est un des dix pays les plus dangereux au monde pour les travailleurs et les dirigeants syndicaux; 19 syndicalistes y ont déjà été assassinés cette année. IndustriALL Global Union et d'autres fédérations ont exprimé leurs préoccupations au Président colombien Iván Duque.
19 syndicalistes ont été assassinés en Colombie depuis le début de l'année, d'après l'Indice des droits dans le monde de la CSI qui classe ce pays parmi les dix pays les pires pour les travailleurs.
Un autre rapport, intitulé "Violence antisyndicale, impunité et protection des syndicalistes en Colombie" et publié par l'ONG Escuela Nacional Sindical, relève 2.220 cas de violations dirigées contre la vie, la liberté et l'intégrité de syndicalistes colombiens, dont 143 meurtres, entre 2012 et 2017.
Les dirigeants sociaux sont aussi la cible de violences. Le Bureau de l'Ombudsman de Colombie a répertorié 343 meurtres de dirigeants sociaux et de militants des droits de l'homme entre le 1er janvier 2016 et le 22 août 2018 en Colombie.
La montée des menaces et des violences contre des responsables sociaux et syndicaux a incité des représentants des fédérations syndicales internationales en Amérique latine à écrire au Président Duque pour exprimer leurs préoccupations.
Ils dénoncent le fait que, alors que le processus de paix a démarré il y a maintenant deux ans, il n'a pas amené davantage de stabilité au niveau national, que ce soit en termes économiques ou en matière de droits de l'homme et de justice sociale.
On peut lire dans leur lettre :
Il va sans dire qu'un pays qui ne peut garantir la vie de ses citoyens lorsqu'eux-mêmes luttent pour leurs droits humains ne peut prétendre à instaurer la justice sociale.
Appelant à des mesures qui améliorent la sécurité et, par conséquent, la protection des citoyens colombiens, ils écrivent aussi que les procédures judiciaires doivent être revues pour que cesse l'impunité pour ces crimes.
Les fédérations s'associent à la récente déclaration faite par l'Organisation des Nations unies en Colombie qui condamne les assassinats d'activistes des droits de l'homme et de responsables sociaux et exhorte le gouvernement colombien à renforcer la prévention, la protection et les mesures d'enquête afin de garantir le droit de toutes les Colombiennes et tous les Colombiens à la vie et à l'intégrité.
Les syndicats ont réaffirmé leur détermination à promouvoir un dialogue honnête, permanent et constructif avec le gouvernement. Leur but est l'adoption d'un programme de promotion de conditions de travail décentes, la mise en place de mécanismes d'inspection qui mette fin aux régimes de travail informel et qui jette les bases d'une négociation collective par secteur.