17 janvier, 2013Refusant de négocier avec les représentants des travailleurs et travailleuses, la direction d’Electrolux en Thaïlande a détenu pendant 8 heures plus d’une centaine de personnes, dont une femme enceinte, avant de mettre à pied 127 travailleurs et travailleuses, parmi lesquels le président du syndicat local de l’usine Rayong.
Dans une lettre adressée à la direction de l’entreprise en Suède, qui est signataire d’un accord-cadre international sur les droits des travailleurs et travailleuses, IndustriALL Global Union a rejoint la fédération syndicale suédoise IF Metall pour exprimer son indignation sur la conduite injuste et antisyndicale d’Electrolux en Thaïlande.
Le 11 janvier 2013, la direction d’Electrolux en Thaïlande a organisé une réunion à 8 heures du matin de tout le personnel pour annoncer une prime de deux mois, tout en refusant de discuter des revendications portant sur des augmentations salariales équitables et sur l’emploi permanent du personnel embauché par des agences d’emploi privées après 6 mois dans l’usine.
Au lieu de cela, les membres de la direction ont fait sortir de force dans la rue le président du syndicat, Phaiwan Metha, avant de le renvoyer. Quand les travailleurs et travailleuses qui avaient été réunis ont appris le renvoi, ils sont restés assis sur le sol en demandant son retour et sa réintégration.
La direction a alors fait appel aux forces de sécurité et de police qui ont entouré les travailleurs et travailleuses en les empêchant de partir pendant 8 heures, et notamment une femmes enceinte de six mois qui tentait de sortir. Ils ont été relâchés à 17 heures, l’un après l’autre, par les gardes de sécurité. Ils ont pris connaissance par écrit en reprenant le travail le 14 janvier de la mise à pied de 127 d’entre eux.
Les mises à pied font suite à un mois d’efforts par le syndicat pour négocier le nouveau salaire minimum et les ajustements salariaux annuels à appliquer pour le 25 janvier 2013. La direction avait refusé les propositions du syndicat et tenté au lieu d’imposer des ajustements salariaux qui n’avaient pas été convenus.
Dans la lettre adressée à Electrolux, le secrétaire général de IndustriALL, Jyrki Raina, affirme que les actes de l’entreprise “constituent une tentative de répression antisyndicale claire comme de l’eau de roche pour forcer les travailleurs et travailleuses à accepter un processus abusif de négociation collective”.
“Je vous recommande fermement d’user de votre influence pour obtenir la réintégration immédiate des personnes et des membres du syndicat mis à pied, de reprendre les négociations collectives pour parvenir à résoudre ce conflit de manière juste, et de parvenir à une relation constructive entre la main d’œuvre et la direction”, écrit Raina.
Le syndicat de l’usine en Thaïlande, créé en 2010, a réussi à cette époque à négocier une convention collective qui doit être renouvelée cette année. L’usine Electrolux fabrique des machines à laver, des réfrigérateurs et autres appareils électriques destinés aux marchés européen et asiatique.
Les personnes mises à pied se battent maintenant contre les tactiques injustes de répression antisyndicale de la direction et ont présenté leurs griefs à la commission du travail du Parlement.