6 décembre, 2018Il est temps de faire de l’égalité des genres une priorité pour les syndicats dans leur ensemble.
Un par un, les mythes qui concernent les femmes travaillant dans des secteurs dominés par les hommes ont été abordés et mis en pièces lors d’une conférence tenue au Cap, en Afrique du Sud, en octobre 2018, qui a vu la participation d’hommes et de femmes en provenance d’affiliés d’IndustriALL du monde entier.
Chacun de ces mythes a été servi aux femmes présentes à la conférence au cours de leur parcours professionnel et syndical. “Les femmes sont trop frêles pour exercer un métier physique”, pouvait-on lire sur un bout de papier. Vida Brewu du Syndicat des mines du Ghana s’est avancée et l’a proprement déchiré en deux.
“Les femmes sont trop émotives pour faire des leaders syndicaux.” Rose Omamo, Secrétaire générale du Syndicat unique des métallurgistes du Kenya, s’est occupée de celui-là.
“Les femmes devraient rester à la maison avec les enfants.”
“Le cerveau des femmes ne peut comprendre les questions techniques.”
“Les femmes n’ont pas la coordination pour faire fonctionner des engins.”
“Les femmes portent malheur aux mineurs.”
“Il est trop cher de fournir des installations destinées aux femmes.”
“Les femmes sont moins flexibles et n’effectueront pas de déplacements professionnels.”
“Les femmes ne veulent pas de ces emplois.”
Tous ces mythes doivent être abordés et réfutés pour que les femmes soient traitées sur un pied d’égalité au travail et dans leurs syndicats.
“Nous devons être deux fois meilleures que les hommes pour être prises au sérieux”, a confié Lena Yuliana du Syndicat indonésien du ciment FSP ISI. Elle a partagé son expérience du relevé d’émissions à des hauteurs qui effraient beaucoup d’hommes. D’autres femmes ont partagé des expériences similaires : Rose Omamo était une des meilleures mécaniciennes de son entreprise avant de devenir une dirigeante syndicale. Claudia Blanco, qui préside une section locale de Sintracarbón en Colombie, est conductrice de train dans un terminal charbonnier. Nombre de femmes conduisent des camions, travaillent sous terre ou sont chargées de la maintenance du matériel au sein de compagnies de distribution.
Les industries des mines, des métaux de base, des matériaux et de l’énergie sont pourvoyeuses d’emplois qualifiés, bien payés et prestigieux, mais les meilleurs d’entre eux sont dominés par les hommes. Les femmes occupées dans ces secteurs ont tendance à n’avoir accès
qu’aux postes les plus subalternes et précaires, dotés des plus bas salaires et statuts. Les syndicats comptent peu de femmes à des postes dirigeants, en dépit de leur présence dans le secteur et ont, par conséquent, des difficultés à recruter des femmes parmi leurs effectifs.
“Les comités des femmes débattent de l’égalité des genres au niveau de l’emploi et des syndicats depuis des décennies”, indique la Secrétaire générale adjointe d’IndustriALL Jenny Holdcroft.
“Nous ne l’atteindront pas tant que les hommes ne s’attacheront pas également à éliminer les barrières à la participation et à la représentation égalitaire des femmes.
“Au lieu d’attendre que les femmes s’intègrent aux structures existantes, nous devons changer la manière dont le travail est organisé, ainsi que la manière dont nous considérons les rôles dirigeants de nos syndicats, de sorte à ce que les femmes puissent y prendre leur place aux côtés des hommes. Ceci se fera au bénéfice de toutes et tous et conduira à de meilleurs emplois et des syndicats plus forts.”