6 juin, 2019Des jeunes syndicalistes d'Amérique latine, des Caraïbes et d'Allemagne ont organisé leur deuxième réunion annuelle d'échange international au Brésil. Ils ont étudié et comparé leurs plans de renforcement syndical, de recrutement et de formation destinés aux jeunes.
Sur cette deuxième année du Projet international d'échange et de formation de jeunes d'IndustriALL Global Union et de la Fondation Friedrich Ebert (FES) a plané un parfum de retrouvailles. Après la première réunion, en 2018 en Argentine, les participants ont afflué avec enthousiasme à cette nouvelle réunion d'échange, du 27 au 31 mai à Curitiba, au Brésil.
De jeunes militantes et militants brésiliens qui avaient assuré les activités de coordination au cours des mois précédents ont organisé une exposition des matériels didactiques qu'ils avaient produits. Ils ont commencé par une performance artistique et des musiques sur le thème de la résistance. Avant les sessions, les hôtes de la réunion ont présenté des personnalités qui ont illustré les combats livrés par le peuple brésilien : l'ancien Président Lula da Silva, Marielle, Dandara, Paulo Freire et Dorothy Stang.
Ils ont retracé l'histoire du mouvement syndical au Brésil, ont décrit la structure des organisations syndicales ainsi que la situation en matière de négociation et de conventions collectives. Le but est que, à l'issue de ce projet triennal, les participants soient en mesure de comparer les taux de syndicalisation dans chaque pays.
Les orateurs étaient principalement des jeunes du Brésil, mais ils avaient aussi invité des militants et des spécialistes de l'éducation, du genre, de la communication et de la recherche. Une après-midi entière a été consacrée à des débats avec des représentants des mouvements sociaux brésiliens.
Le moment qui a suscité le plus d'émotion et de convergence de la solidarité internationale fut la veillée #LulaLivre organisée à quelques mètres à peine de la prison où l'ex-président brésilien Lula est injustement détenu. Les jeunes ont défilé jusqu'à l'endroit où de nombreuses organisations sociales et syndicales se réunissent pour saluer Lula trois fois par jour et réclamer sa libération.
En ce 417e jour de son incarcération, les participants lui ont crié "bon après-midi" en trois langues (portugais, espagnol et allemand) et lui ont écrit une lettre de soutien des jeunes du monde entier.
Le dernier jour d'une semaine riche d'échanges et de débats, chaque participant a présenté le plan ou projet d'action de son syndicat, lequel sera mis en œuvre avant la prochaine réunion, en 2020 en Allemagne.
Le but de ces plans est d'organiser les jeunes travailleurs et de leur donner des moyens d'action, et de relever les défis que rencontrent les jeunes dans leurs pays.
Entre autres choses, les participants ont proposé des cours de formation sur la syndicalisation des jeunes travailleurs, des programmes d'échanges éducatifs internationaux pour des jeunes d'Allemagne et d'Argentine, des ateliers pour les jeunes sur des matières telles que les addictions, des ateliers sur les droits des jeunes femmes enceintes et des congrès à l'intention des jeunes femmes.
Ils ont aussi présenté des projets et campagnes de communication contre la violence sur le lieu de travail, des projets de recherche et d'évaluation sur les jeunes au Brésil, des rencontres sportives pour les jeunes afin de les attirer vers les syndicats et des stratégies pour créer des comités de jeunes dans les syndicats.
"Ce programme d'échange et de formation donne aux jeunes des moyens d'action pour renouveler et renforcer leurs syndicats. Nous nous concentrons sur la pratique et l'action syndicale. Les engagements qu'ils ont pris sont une source d'inspiration,"
a déclaré la Responsable en charge des jeunes et des projets d'IndustriALL, Sarah Flores.
Des photos de la semaine d'échange figurent dans la galerie de photos :