24 janvier, 2017Les droits syndicaux se détériorent rapidement dans le Kazakhstan. Le 21 janvier, la police a arrêté, dans la ville d’Aktau, deux dirigeants syndicaux de la Confédération des syndicats indépendants de la République du Kazakhstan (KNPRK), récemment dissoute par les autorités.
Les deux dirigeants en question sont Nurbek Kushakbaev, vice-président de la KNPRK, et Amin Yeleusinov, président de l’affilié à la KNPRK, le syndicat de l’entreprise de services de construction pétroliers. Ils n’ont toujours pas été libérés et aucune indication n’a été donnée sur leur lieu de détention.
Kushakbaev est accusé d’avoir commis une infraction pénale pour avoir participé à une grève de la faim illégale, suivie par plus de 700 sympathisants. Seize autres grévistes de la faim au moins devraient payer des amendes élevées pour des travailleurs se montant à 45 000 KZT (135 US$) au minimum et même 113 500 KZT (340 US$) pour l’un d’entre eux.
Yeleusinov est inculpé de détournement de fonds syndicaux, pouvant entraîner une condamnation de 7 à 12 ans d’emprisonnement, comme l’avait été, peu de temps après le début de la grève, Larisa Kharkova, ancienne présidente de la KNPRK. La police a toutefois jusqu’ici refusé de divulguer publiquement le montant de la somme volée.
Les représentants de la KNPRK ont indiqué que ces affaires criminelles avaient été fabriquées pour stopper la grève de la faim suivie massivement par les travailleurs de la société de services de construction pétroliers. Le 15 janvier, de nouveaux manifestants se sont joints au mouvement de protestation ayant démarré le 5 janvier.
Les travailleurs ont été contraints de stopper leur grève de la faim après l’arrestation de leurs dirigeants.
Kushakbaev et Yeleusinov n’ont pas été autorisés à parler avec leur avocat durant les deux jours qui ont suivi leur arrestation. Les employés du ministère des affaires internes ont refusé de communiquer le rapport de police à leur avocat et de lui indiquer leur lieu de détention.
Valter Sanches, Secrétaire général d’IndustriALL Global Union, avait envoyé une lettre au Président du Kazakhstan avant la survenance de ces récentes arrestations, le conjurant de prendre des mesures « pour que la Confédération des syndicats indépendants (KNPRK) puisse être à nouveau enregistrée ainsi que pour protéger le droit des travailleurs d’établir librement des syndicats dans le Kazakhstan ».
IndustriALL soutient et participe à la campagne de la Confédération syndicale internationale (CSI) à LabourStart, et a lancé un appel à l’ensemble de ses affiliés et des militants pour qu’ils participent à cette campagne contre la dissolution forcée de la KNPRK.