26 janvier, 2021Deux ans après la pire catastrophe environnementale et industrielle du Brésil, les travailleurs en sous-traitance de la société minière Vale continuent de faire part de leurs inquiétudes concernant la santé et la sécurité et les brimades de la direction.
En décembre 2020, Júlio César de Oliveira Cordeiro, un conducteur de bulldozer, a été tué dans un glissement de terrain à la mine de fer de Córrego de Feijão. Oliveira était employé par Vale Verde, une société sous-traitante de Vale.
Selon le dirigeant du syndicat de la construction lourde du Minas Gerais, Eduardo Armond, les travailleurs en sous-traitance rapportent régulièrement que les dirigeants de Vale font pression sur eux pour qu’ils travaillent même lorsqu’ils ne sont pas mentalement en bonne santé et qu’ils ont peur d’effectuer leurs tâches en raison du manque de sécurité sur le lieu de travail.
On a eu beau demander à Vale tout au long de l’année écoulée une rencontre en vue de discuter des conditions de santé et de sécurité de tous les travailleurs, aucune réunion n’a eu lieu.
“La mort de Júlio César de Oliveira Cordeiro constitue un rappel des meurtres de Brumandinho et rien n’y fera tant que nous n’aurons pas obtenu justice pour tous et que Vale n’aura pas assumé son rôle dans la catastrophe. C’est aussi un rappel que les droits des travailleurs à la santé et à la sécurité sont indispensables,”
a déclaré Glen Mpufane, Directeur des mines ainsi que de santé et de la sécurité auprès d’IndustriALL.
Les représentants de Vale et du gouvernement de l’État de Minas Gerais ont discuté au cours des deux derniers mois des indemnités à verser en rapport avec la catastrophe de Brumadinho. Toutefois, le 21 janvier, il a été annoncé que les pourparlers avaient été interrompus
Le Mouvement pour les victimes des barrages (MAB) a condamné le fait que les personnes touchées par la catastrophe n’ont pas été impliquées dans les négociations, car cela implique qu’un accord secret sera conclu, un accord injuste qui ne profitera qu’à Vale.
Le MAB demande une aide financière d’urgence, des experts techniques indépendants pour s’assurer que les barrages sont sûrs ainsi que le droit de participer aux discussions sur l’indemnisation afin de sauvegarder les droits des personnes touchées.
Lucineide Varjão Soares, Présidente de la CNQ/CUT, affiliée à IndustriALL, membre du Comité exécutif d’IndustriALL et coprésidente de la section des mines, a déclaré :
“Combien vaut une vie ? Deux ans se sont écoulés depuis la catastrophe de Brumadinho et Vale n’a toujours pas admis sa culpabilité ni accepté la responsabilité du crime qu’il a commis contre les travailleurs, la société et l’environnement.
Vale a eu recours à des mécanismes juridiques pour retarder le procès et n’a pas présenté de proposition qui réponde aux besoins des familles des victimes ou qui reflète l’ampleur des dommages causés. Les tribunaux se sont inclinés devant les grandes entreprises au lieu de les forcer à payer pour ce qu’elles ont fait.
Il est temps que la justice soit rendue. C’est pourquoi le MAB, en collaboration avec les syndicats et d’autres organisations sociales, appelle à ce que la situation soit réglée une fois pour toutes.”