15 décembre, 2014Ce 10 décembre, un million de membres des centrales syndicales indonésiennes KSPI, KSBSI et KSPSI sont partis en grève pour réclamer des hausses salariales après que le président Joko Widodo a décidé d’une augmentation du prix des carburants. A Jakarta, 50.000 personnes ont marché sur le Palais présidentiel pour se faire entendre.
Cette journée d’action fait suite aux manifestations de la semaine précédente au niveau desquelles les syndicats réagissaient à la fixation du nouveau salaire minimum pour 2015. En Indonésie, le salaire minimum est fixé par province.
Le 10 décembre, trois centrales syndicales du pays, KSPI, KSBSI et KSPSI, ont organisé une grève nationale impliquant environ un million d’adhérents dans les grandes villes du pays. Dans la seule ville de Jakarta, environ 50.000 travailleurs et travailleuses ont manifesté dans les rues.
Les syndicats sont opposés à la hausse des prix des carburants imposée par le Président. Cette augmentation signifie dans les faits que les travailleurs vont perdre 50% de leur pouvoir d’achat.
Les syndicats appellent instamment les Gouverneurs de toutes les provinces à porter le salaire minimum à USD 272,70 et à faire passer le nombre de services et produits entrant dans le calcul du coût de la vie de 60 à 84.
Un accord a été conclu sur une réforme des pensions qui doit entrer en vigueur le 1er juillet 2015, mais sa mise en œuvre soulève de plus en plus d’inquiétude.
Said Iqbal, président de la centrale syndicale KSPI, indique :
“La loi existe déjà, ce qu’il faut, c’est que gouvernement prenne un décret pour sa mise en œuvre. Une fois d’application, 44 millions de travailleurs et travailleuses bénéficieront de ce système de pension.”
Une assurance de soins de santé universelle sensée s’appliquer à tous les citoyens d’Indonésie à partir de janvier 2014 laisse toujours plus de 10 millions d'entre eux sans couverture médicale. Les syndicats revendiquent l’application de ce niveau d’assurance santé à l’ensemble de la population pour le 1er janvier 2015.
Les syndicats en grève exigent également l’arrêt de l’externalisation, qui se répand rapidement en Indonésie.
Said Iqbal déclare :
Nous voulons voir 16 millions d’emplois intérimaires convertis en emplois directs. Et si le gouvernement appliquait la loi scrupuleusement, c’est ce qui devrait se passer.
Le 11 décembre dernier, les centrales ont rencontré les membres de la Chambre des Représentants pour leur présenter leurs cinq revendications. Rusli, porte-parole de la FSPMI (Fédération des Métallurgistes indonésiens), affiliée à IndustriALL, déclare :
"Nous allons voir comment le gouvernement réagit aux revendications que nous avons soulevées lors des rassemblements. S’il n’y répond pas, nous allons organiser une grève nationale.”
Unité syndicale
Lors de la réunion du Conseil national indonésien des affiliés d’IndustriALL, convoquée ces 11 et 12 décembre pour débattre de la mise en place de l’unité syndicale, un soutien a été exprimé pour les syndicats impliqués dans les luttes.
Les affiliés d’IndustriALL en Indonésie sont pour l’instant en train de travailler ensemble sur un modèle de convention collective ainsi que sur une campagne à haute visibilité en faveur d’un congé de maternité de 14 semaines pour l’ensemble des travailleuses indonésiennes.