21 octobre, 2016Le 16 octobre, 75.000 personnes sont descendues dans les rues du Chili pour protester contre l'AFP, le régime de pension du pays géré par des entreprises privées. C'est la troisième fois depuis le mois d'août que des milliers de Chiliens manifestent contre la médiocrité des pensions qui leur sont versées face aux énormes bénéfices des entreprises.
Le régime AFP a été instauré il y a 35 ans par le dictateur Augusto Pinochet. Depuis, les travailleurs versent 10 pour cent de leur salaire dans un fonds de pension. Bien que, au départ, les administrateurs des fonds, les AFP, promettaient des pensions équivalentes à 70 pour cent du dernier salaire, ils versent actuellement moins que le salaire minimum (environ 400 $), avec pour conséquence que les gens doivent continuer à travailler au-delà de l'âge de la retraite.
Les femmes sont les premières défavorisées par le système parce qu'elles ont une espérance de vie plus longue, des salaires moindres et partent à la retraite à 60 ans, cinq ans avant les hommes.
Les manifestants réclament un système de répartition tripartite, fondé sur la solidarité, qui offre des pensions décentes aux travailleurs.
Le mouvement social "Non aux AFP", qui organisait la manifestation, a soumis sa proposition à la Présidente Michelle Bachelet en septembre. Il demande qu'elle soit déposée au parlement sous forme de projet de loi. Il affirme qu'une pension par répartition est le système le plus efficace pour garantir de meilleures pensions et que l'affectation des cotisations à un fonds de mutualisation est la solution pour créer ce système. Enfin, il propose la création d'une institution autonome, semblable à la Banque centrale, pour gérer ce fonds.
Une grève nationale est prévue pour le 4 novembre afin d'exhorter le gouvernement à accepter ce principe et à mettre fin aux contrats avec les AFP.
Marino Vani, le Secrétaire régional adjoint d'IndustriALL pour l'Amérique latine et les Caraïbes, a déclaré :
Nous sommes solidaires avec les travailleurs chiliens et nous les félicitons pour le combat qu'ils livrent, pour leur résistance et leurs propositions. Nous ne pouvons accepter que les travailleurs qui produisent la richesse et accroissent le capital de nos pays finissent leur vie dans la précarité et des conditions inhumaines, alors que le gouvernement accorde aux firmes privées des incitants fiscaux, des exonérations d'impôts, des marges bénéficiaires élevées et des garanties d'investissement.