2 novembre, 2020Trois syndicalistes de la Fédération des travailleurs industriels du Myanmar (IWFM) se présentent aux élections législatives en tant que candidats indépendants, ce 8 novembre, dans les principales zones industrielles du pays, afin de défendre les droits des travailleurs au sein des parlements fédéral et régionaux.
La Ligue nationale pour la démocratie (LND) a remporté une victoire écrasante en 2015, avec 77 % des sièges à pourvoir à la Chambre basse. Au Myanmar, 25 % des 440 sièges de la Chambre basse sont réservés aux militaires.
Mais le gouvernement de la LND, dirigé par la Conseillère spéciale d’État, Aung San Suu Kyi, est confronté à une société de plus en plus divisée ethniquement et à une série de problèmes non résolus concernant le monde du travail.
“Nous voulons que les parlementaires se battent sur les problèmatiques des travailleurs et travailleuses comme les licenciements abusifs consécutifs à la création de syndicats, la suspension des avantages des travailleurs et la liberté de réunion pendant la pandémie. La législation du travail doit être réformée pour protéger les droits des travailleurs,”
a déclaré, Ma Soe Lay, qui occupe la vice-présidence de l’IWFM.
“Nous sommes également mécontents du retard pris dans la mise en œuvre du salaire minimum. Le nouveau montant aurait dû être appliqué en 2017, mais le gouvernement n’a décidé de le fixer à 4.800 kyats (3,48 dollars) qu’en mai 2018. Et il a fallu environ huit mois pour que les travailleurs et travailleuses reçoivent ce montant à titre rétroactif.”
Les partis fondés sur l’ethnie ont formé des coalitions pour se présenter aux élections. La Confédération des syndicats du Myanmar (CTUM) a formé une alliance avec le Syndicat des agriculteurs du Myanmar et d’autres groupements de travailleurs, présentant aux élections onze candidats, dont trois de l’IWFM, affilié à IndustriALL.
U Maung Maung, qui préside la CTUM, a déclaré :
“Nous avons travaillé avec le syndicat, les gouvernements régionaux et les parlementaires pendant cinq ans pour que les promesses faites aux travailleurs soient tenues. Mais les parlementaires ne sont pas intéressés par la liberté syndicale ou les conflits du travail.
C’est pourquoi la CTUM et onze autres syndicats et réseaux ont formé l’Alliance du travail, décidant d’avoir leurs propres représentants pour exprimer les préoccupations des travailleurs et des agriculteurs. Il est également nécessaire de modifier les lois pour se conformer aux normes internationales du travail.”
Annie Adviento, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Asie du Sud-Est, a indiqué :
“Le syndicalisme au Myanmar a progressé à un rythme étonnant depuis que les syndicats ont été légalisés en 2012. Le mouvement syndical doit se battre sur les fronts politique et économique pour défendre les droits des travailleurs et travailleuses.”