3 février, 2023Le 3 février, des syndicats sud-africains du Congrès des syndicats sud-africains ainsi que des organisations de la société civile faisant campagne pour des réformes démocratiques ont organisé un piquet devant l’ambassade d’Eswatini à Johannesburg pour réclamer justice et une enquête indépendante à la suite de l’assassinat de Thulani Maseko, avocat spécialisé dans les droits de l’homme et la justice sociale.
Les orateurs ont réitéré les appels lancés précédemment par diverses organisations continentales et internationales, notamment le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, la Commission des droits de l’homme et des peuples de l’Union africaine, la CSI-Afrique ainsi que d’autres organisations panafricaines et mondiales.
Maseko, qui était Président du forum multipartite pour la démocratisation de l’Eswatini, une coalition œuvrant en faveur de réformes démocratiques par le dialogue, ainsi que membre de l’association Avocats pour les droits humains au Swaziland, a été assassiné par des inconnus à son domicile de Manzini le 21 janvier, devant sa femme et ses deux jeunes fils.
“Le camarade Thulani était une personne à qui nous demandions régulièrement des conseils juridiques sur les droits du travail, d’autant que les employeurs sont connus pour traîner les syndicats devant les tribunaux. Nous avions de bonnes relations de travail avec lui, caractérisées par un respect mutuel de nos rôles de dirigeants,”
a confié Wander Mkhonza, Secrétaire général de l’ATUSWA (Syndicat mixte du Swaziland).
Maseko a également représenté avec succès le TUCOSWA (Congrès des syndicats du Swaziland), auquel appartiennent l'ATUSWA et le Syndicat de l’entretien et de l’approvisionnement en électricité du Swaziland (SESMAWU), lorsque celui a été radié ; il avait réussi à faire réenregistrer la fédération.
Les revendications formulées par les syndicats dans la pétition adressée à l’ambassade d’Eswatini sont à l’unisson de la résolution d’IndustriALL sur les revendications de réformes démocratiques en Eswatini, qui souligne que les droits de l’homme et des travailleurs doivent être protégés au sein de la dernière monarchie absolue d’Afrique.
“Nous nous engageons à soutenir le peuple d’Eswatini qui poursuit sa lutte en faveur de réformes démocratiques et à exiger le respect et la protection des droits de l’homme, y compris le droit à la vie, les droits à la liberté d’expression, de réunion et d’association ainsi que l’État de droit”,
peut-on lire dans la résolution adoptée au Congrès d’IndustriALL en 2021. À cet égard, IndustriALL appelle à une enquête sur l’assassinat, car il incombe au gouvernement d’Eswatini de garantir la sûreté et la sécurité de ses citoyens.
Atle Høie, Secrétaire général d’IndustriALL, a déclaré :
“Le meurtre du camarade Thulani Maseko est un acte ignoble qui intervient à un moment où il est urgent que le gouvernement d’Eswatini et toutes les parties prenantes s’engagent dans le dialogue. IndustriALL réitère son appel au dialogue et exige une enquête officielle sur ce meurtre et des poursuites contre ses auteurs.”
ATUSWA et SESMAWU sont des affiliés d’IndustriALL.