2 novembre, 2022IndustriALL Global Union a entamé des discussions avec les enseignes de confection sur une sortie responsable du Myanmar, en raison de la détérioration de la situation des droits de l’homme et de l’impossibilité d’y exercer une diligence raisonnable.
Des représentants d’IndustriALL et du mouvement syndical du Myanmar ont rencontré ceux des enseignes de confection afin de discuter d’un cadre pour une sortie responsable, comme l’exigent les Principes directeurs des Nations Unies et l’OCDE.
Cette décision fait suite à une campagne de désinvestissement menée par IndustriALL et à un rapport commandé par l’Ethical Trading Initiative (ETI), qui conclut que la diligence raisonnable et la liberté syndicale ne sont pas possibles au Myanmar et que les syndicats ne peuvent pas y fonctionner. Suite à la publication de ce rapport, IndustriALL a écrit aux enseignes de la confection pour les inviter à discuter des principes d’une sortie responsable à travers le prisme des Principes directeurs de l’OCDE. Un certain nombre d’enseignes ont annoncé leur intention de cesser leur production au Myanmar, tandis que d’autres ont répondu à l’invitation pour discuter plus en profondeur des conditions de sortie possibles.
IndustriALL appelle les enseignes à ne pas passer de nouvelles commandes au Myanmar et à achever les commandes non exécutées, en veillant à ce que les travailleurs et travailleuses reçoivent tous les salaires dus et tous les avantages légaux, ainsi qu’un versement supplémentaire pour soutenir leur transition. L’une des difficultés réside dans le fait qu’en l’absence d’un système de sécurité sociale ou d’un système juridique opérationnel, il est difficile de garantir que les travailleurs et les travailleuses reçoivent les salaires qui leur reviennent.
Il y a également un certain nombre de cas en suspens de violations des droits des travailleurs, notamment le ciblage de syndicalistes, le vol de salaire et les heures supplémentaires forcées, qui doivent être résolus.
Atle Høie, Secrétaire général d’IndustriALL, a déclaré :
“Trop d’enseignes ont maintenu leur production au Myanmar, certaines peut-être parce qu’elles étaient sincèrement convaincues que c’était la bonne chose à faire.
Cependant, le rapport de l’ETI est sans équivoque : il n’est pas possible de faire des affaires de manière éthique et responsable au Myanmar. Nous saluons le fait que le débat est maintenant centré sur la sortie du pays, tout en respectant les responsabilités envers les fournisseurs et les travailleurs.
Notre campagne pour des sanctions économiques complètes et la libération des prisonniers politiques, dont plus de 60 syndicalistes, pour l’isolement de la junte et le rétablissement de la démocratie va se poursuivre.”