5 mars, 2013De grandes marques américaines de vêtements qui s’approvisionnent au Pérou demandent au gouvernement de montrer de toute urgence son soutien au travail décent en se déclarant en faveur de l’annulation d’une disposition législative qui permet aux fournisseurs d’employer du personnel avec des contrats à court terme.
Dans une lettre au président Ollanta Humala Tasso, six marques signataires ont exprimé leur inquiétude concernant le Décret 22342 qui s'applique aux ‘exportations non traditionnelles’ et qui encourage et ferme les yeux sur les infractions au droit du travail, et constitue de ce fait un obstacle à l'application correcte de leur code de conduite.
La lettre envoyée le 4 mars a été signée par 47 marques: The Life is Good Company, New Balance, Nike, PVH Corp (qui possède Calvin Klein, Tommy Hilfiger, Van Heusen, Izod, Arrow, GH Bass & Co) et VF Corporation (dont les 25 marques incluent notamment North Face, Vans, Nautica, 7 For All Mankind, JanSport, Ella Moss, Timberland, Wrangler, Lee, Kipling et Eastpak). Les États-Unis sont le principal destinataire des exportations de vêtements du Pérou.
La lettre a été écrite juste 2 semaines avant la nouvelle convocation du Congrès péruvien. Une proposition d'annulation des dispositions sur le travail, incluses dans le décret sur les exportations non traditionnelles, franchit actuellement différentes étapes au sein du comité, mais rencontre une forte opposition des fabricants de textile et de vêtements.
Dans un commentaire sur la lettre, Jyrki Raina, secrétaire général de IndustriALL Global Union, a déclaré: “Nous approuvons cette lettre qui envoie un message clair en indiquant que dans l'industrie mondiale de la confection, le travail décent est actuellement un élément de compétitivité au même titre que la qualité, le prix et la livraison en temps voulu.
“Le Pérou qui produit du coton et des fibres de qualité, a réussi à se positionner comme fournisseur des principales marques. Toutefois, l’étiquette ‘fabriqué au Pérou’ se trouve ternie par l’utilisation abusive de contrats d’emploi à court terme”, a conclu Raina.