2 mai, 2014Ce 1er mai, jour de la Fête du Travail, le syndicat Thozhilalar Sangam de Nokia India a sorti un film intitulé “Dé-connectés”. Ce film donne la parole aux travailleurs et travailleuses qui ont été réduits au silence dans la bataille entre l’état et l’entreprise.
En 2005, l’entreprise finlandaise Nokia a installé sa plus grande usine d’assemblage de téléphones portables à Sriperumbadur Taluk, Tamil Nadu. Attirée par les avantages fiscaux offerts par la loi de 2005 sur les Zones économiques spéciales, des subsides et une pléthore de main d’œuvre bon marché, Nokia a engrangé des bénéfices en assemblant des téléphones en Inde pour les vendre dans le monde entier. En à peine cinq années, l’usine a produit 500 millions de téléphones et engagé plus de 12.000 travailleurs et travailleuses, en majorité des jeunes femmes.
Après huit années à accumuler les bénéfices, l’entreprise est maintenant accusée d’évasion fiscale par le gouvernement indien. La menace d’une fermeture imminente de l’usine et de la perte de leur emploi plane sinistrement sur la tête de milliers de salariés.
Le film donne la parole à des travailleurs et travailleuses qui ont largement été réduits au silence dans la bataille fiscale entre l’entreprise et l’état. Les travailleurs partagent leur expérience du travail chez Nokia, les temps heureux où ils étaient “connectés”, leur rêve d’accéder à la classe moyenne, leur peur, leur anxiété et leur colère d’être “dé-connectés” par l’entreprise qu’ils ont aidée à faire des bénéfices grâce à leur dur labeur et enfin leur détermination à se battre pour leur emploi.