29 juin, 2021Plus de 50 représentants des travailleurs et travailleuses de seize pays de tous les continents se sont réunis en ligne pour débattre de la situation sociale au sein de CRH, le producteur de matériaux de construction d’origine irlandaise.
La réunion a été convoquée par IndustriALL Global Union, l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) et la Fédération européenne des travailleurs du bâtiment et du bois (FETBB) et s’inscrivait dans la continuité du travail entamé lors de la conférence de Dublin en 2019, où le réseau de représentants syndicaux et de militants a été constitué.
Les participants ont échangé leurs points de vue sur les défis auxquels sont confrontés leurs syndicats et leurs membres face à la pandémie de COVID-19, la sous-traitance, la SST, le changement climatique, la nécessité d’une transition juste et l’état du dialogue social dans les entités de CRH.
“Au cours des cinq à dix dernières années, CRH est devenu un acteur majeur de l’industrie du ciment. La société a établi de nouvelles activités dans les pays du Sud. Les travailleurs espéraient que l’arrivée de CRH se ferait pour un mieux, s’attendant à des investissements, à la modernisation et au développement.
Malheureusement, nous avons été témoins du contraire. Violation de la CCT en Ukraine, introduction de doubles équipes au Brésil en temps de COVID-19 et sous-traitance excessive aux Philippines. Ces pratiques ne sont pas conformes aux normes internationales en matière de droits de l’homme et aux engagements pris par l’entreprise dans le cadre des principes directeurs de l’OCDE. Nous devons unir nos forces et combattre cette injustice.”
Les délégués à la conférence ont discuté de l’état d’avancement des négociations visant à conclure une nouvelle convention pour le Comité d’entreprise européen de CRH et ont exprimé leur soutien aux efforts déployés au niveau européen.
Tom Deleu, Secrétaire général de la FETBB a déclaré :
“Chez CRH, nous avons du travail à faire. Au niveau européen, nous disposons d’un cadre législatif clair concernant le dialogue social au sein des entreprises multinationales. CRH a conclu une convention volontaire, mais nous pensons qu’elle ne répond pas aux normes. Ces dernières années, l’entreprise est devenue un acteur mondial et elle doit maintenant s’engager avec les syndicats au niveau local, européen et mondial. Nous visons à améliorer le dialogue dans le cadre des règles contraignantes de la directive européenne et nous n’accepterons rien de moins.”
Les délégués ont discuté d’un plan d’action détaillé axé sur la collecte d’informations concernant la situation dans l’entreprise s’agissant de la présence syndicale, de la numérisation, de la réponse de l’entreprise au changement climatique, etc. Tout en établissant et en construisant un dialogue social avec l’entreprise, les délégués ont également décidé d’entrer en contact avec les parties prenantes de l’entreprise et de s’engager avec elles sur des questions cruciales.
Les participants ont également décidé de préparer une déclaration commune qui, après consultation des délégués, sera partagée avec l’entreprise et publiée ici.
Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, a félicité les participants pour le succès de la conférence et a déclaré :
“Il s’agit de la deuxième réunion mondiale consacrée aux problèmes liés au dialogue social chez CRH. Nous tendons la main et recherchons un dialogue transparent ; tant que cela sera réciproque, nous serons heureux de coopérer. Mais CRH doit devenir transparente sur sa coopération avec nous et nous ne tolérerons pas d’autre attitude. Si l’entreprise accepte notre offre, nous ferons de notre mieux pour construire notre relation sur la base du respect mutuel, sinon, nous avons d’autres méthodes dans notre boîte à outils et avons suffisamment d’expérience pour également mener des campagnes, si nécessaire.”