29 octobre, 2014Dans un pays où les syndicats ont été interdits jusqu’en 2011, le congrès fondateur de la fédération des travailleurs industriels de Myanmar, réuni les 18 et 19 octobre, constitue un important pas en avant pour le mouvement syndical.
Jusqu’en 2011, toute sorte d’activité syndicale était strictement interdite à Myanmar. Un projet de loi sur les entités syndicales a été adopté en octobre de cette année. La loi est entrée en vigueur en mars 2012, ce qui a permis l’organisation de syndicats sur les lieux de travail. Les dirigeants syndicaux qui avaient fui le Myanmar ont commencé à retourner au pays.
En septembre 2012, après des décennies d’exil, la Fédération des syndicats – Birmanie (FTUB), devenue maintenant la Fédération des syndicats – Myanmar (FTUM), et ses dirigeants ont été autorisés à revenir et à poursuivre leurs activités syndicales. Actuellement, deux ans plus tard, le secrétaire général de la FTUM, Maung Maung, dénombre 622 syndicats affiliés avec 43.500 membres – soit la moitié des 1.225 syndicats enregistrés au Myanmar.
La Fédération des travailleurs industriels a vu le jour les 18 et 19 octobre de cette année à son congrès fondateur, sous l’égide de la Fédération des syndicats de Myanmar. Les 30 congressistes appartenaient aux 37 organisations de base du travail avec 6.500 membres cotisants. Myo Myint du syndicat des travailleurs de l’industrie du plastique Shwe Mi a été élu président de la fédération.
Les délégué(e)s ont ratifié les statuts de leur fédération et vécu de manière concrète la satisfaction de pouvoir élire leur direction par un vote à bulletin secret. Le plan d’action donne la priorité à la syndicalisation, au renforcement des capacités pour le règlement des conflits, à une campagne pour le salaire minimum, à l’établissement de bonnes relations de travail et à l’amélioration des conditions de travail. Des moyens seront également accordés aux questions concernant les femmes, les jeunes et les travailleurs/euses migrant(e)s.
Ouvrir la voie menant à la négociation collective
IndustriALL a organisé une formation pour la négociation collective en décembre 2013 qui a permis la conclusion d’un accord avec ‘Yes Garment’. Il s’agit d’une première dans le secteur pour garantir des hausses salariales, l’amélioration des relations de travail et de meilleures conditions de travail.
La campagne en faveur d’un salaire minimum se poursuit. Le salaire journalier moyen est actuellement de 2 USD, ce qui est maigre. Les militant(e)s se battent pour obtenir 4 USD. Le gouvernement a annoncé qu’il allait réaliser une étude sur le coût de la vie pour les travailleurs et travailleuses à la fin de l’année 2014.
La secrétaire régionale de IndustriALL Global Union, Annie Adviento, dit:
“Les syndicats sont optimistes, mais beaucoup de pression internationale sera nécessaire sur le gouvernement pour traduire cet engagement en une véritable action.
Nous nous félicitons des activités de syndicalisation à Myanmar et continuerons d’appuyer la lutte des syndicats pour obtenir de bonnes conditions de travail et un salaire minimum décent.